Une chronique de TWIN
Quelle claque ! J'avais gardé le souvenir d'une veille VHS à l'image pourrie, recadrée et doublée avec les pieds qui avait fini par me faire haïr ce film. Je me suis même bien pris le chou une paire de fois avec quelques amateurs légèrement fanatiques à propos de ce dernier ! Et je l'ai redécouvert totalement.
Sans être parfaite, c'est une œuvre baroque, gothique, très noire et franchement extrême. Souvent maladroits, la douleur et le mal-être que balade Eric Draven n'en restent pas moins sublimes. C'est également une très bonne réinterprétation de comics, à la mise en scène inspirée, aux peintures et aux caractères volontairement grossiers et naïfs. Le tragédie qui a accompagnée l'œuvre rend sa lecture encore plus ambigüe...
J'ai visionné les bonus de THE CROW et ils sont vraiment très précieux.
Les paroles de Brandon Lee, qui réfléchit avec une lucidité effrayante sur la mort, dans le court mais excellent making-of, ont un écho particulièrement dur à
entendre.
L'interview de James O'Barr, en plus d'être magnifiquement mise en scène, nous fait découvrir un artiste complet, réservé, le regard fuyant, et son histoire m'a
appris à quel point THE CROW, aussi bien comics que film, est fondé sur des blessures insupportables.
L'homme et sa tragédie m'ont profondément ému à bien des reprises.
Les scènes rallongées, le montage de rushes abandonnées et les storyboards des passages inédits (partiellement tournés au vu des scènes coupées) laissent entrevoir
un premier rough encore plus cruel et violent, ainsi que de nouveaux personnages abandonnés.
Je n'ai que zappé le commentaire audio mais, entre informations techniques, explications des choix de points de vue et douleurs d'une production entâchée par la mort, il
m'a eu l'air très intéressant.
Bref, voilà un excellent film qui aura trouvé un magnifique et indispensable écrin DVD. Je n'ai qu'une hâte : me plonger dans le comics de ce génie de James
O'Barr.