Une chronique de Jennifer
Le film respecte le deuxième volet de la tétralogie et les effets spéciaux sont à la hauteur de la magie du livre, bref mes craintes ont été balayées. L’action prend un peu plus le dessus sur la romance qui peut paraître parfois un peu trop longue et naïve, blessant la cadence du film, l’attention des spectateurs. On pourrait reprocher une Bella un peu trop jolie pour une fille déprimée, des dialogues parfois enfantins (heureusement peu souvent) et un doublage d’Alice léger mais le reste est réussi. On se laisse transporter dans une histoire d’amour voilée, une amitié qui prend une autre tournure, des choix à faire et de l’action. Les scènes de combat sont vraiment impressionnantes, les ralentis y sont pour beaucoup, le son aussi, il fait presque vibrer nos sièges.
Oui il y a des vampires, des « vrais » avec leurs pouvoirs respectifs plus que tentants. On n’a plus affaire à des vampires playboys qui miroitent au soleil et qui sont doux comme des
agneaux. On entre dans une antre digne de leur clan où se mêlent cris et crimes sous les yeux rouges écarquillés d’êtres sanguinaires. Enfin des vampires diront certains, des vampires selon
Ann Rice j’ajouterais. Aro (Michael Sheen alias Lucian dans Underworld) est tout à fait crédible et fait de l’ombre aux autres Volturi, un peu trop guindés à
mon goût. Jane (Dakota Fanning) manque un peu de prestance, j’espère qu’elle se montrera plus agressive dans le quatrième film. Heureusement Félix, l’heure du repas et les
décors abîment un peu leur image trop lisse et nous montrent que ce sont eux qui ont le pouvoir et qu’ils règnent sur les vampires.
Et puis il y a ces loups ! Qu’ils sont impressionnants ! Je craignais vraiment que leur puissance et leur corpulence ne soient égratignées, mais non, ils sont vraiment sublimes. Leur
pelage est terriblement tentant, je n’avais qu’une envie : enfouir mes doigts dans leur fourrure pour les caresser pendant des heures. Leurs combats sont bestiaux, leur agressivité nous laisse
sans voix et pourtant ils conservent parfois cette tendresse dans le regard qui nous rappelle qu’ils sont à moitié humains. Pauvre Jacob (Taylor Lautner) ! Lui qui prend toute sa
place dans ce film, lui sans qui Bella ne serait plus. Il passe d’adolescent aux cheveux longs à un homme musclé et viril tout en gardant une attention délicate, un regard protecteur, une chaleur
humaine qui font baisser ses gardes à Bella.
Celle-ci (Kirsten Stewart) est quant à elle toujours aussi parfaite. C’est un rôle écrit pour elle. Elle a ces petits
regards furtifs, ces sourires légers, cette incertitude, ce doute constant, ces hésitations qui mettent parfaitement en valeur son manque de confiance en elle. Elle est perdue, triste, blessée, à
bout, on sent qu’elle nous échappe et qu’il est difficile pour elle de refaire surface. On comprend sa peine à travers ses échanges avec Alice (toujours aussi pétillante, fraîche et craquante),
on a envie qu’elle se secoue mais en même temps on partage son fardeau qui lui troue la poitrine. On la pousserait presque dans les bras de Jacob pour la voir sourire mais il y a sans cesse
l’ombre d’Edward qui plane et qui nous rappelle combien leur histoire est fantastique. Apparitions de brèves durées mais ô combien réussies qui incitent Bella à multiplier les risques et à
braver le danger.
Son comportement amène les actions, les changements de rythme qui manquaient peut-être au premier film. Le second volet est ainsi plus « cinématographique », on se sent plus proches des
personnages, davantage pris dans l’histoire et on se laisse emporter. La fin vaut vraiment le détour, j’en fus soulagée. Le royaume des Volturi est tout à leur image, la pression monte d’un cran
et noircit le tableau des retrouvailles entre Bella et Edward. On reste sur notre faim pour piétiner davantage jusqu’à la sortie du troisième volet prévue dans le premier semestre de 2010.