Ottawa, le 24 novembre 2009 – Le Parlement canadien a envoyé un message clair pour indiquer son désaccord avec la stratégie du gouvernement fédéral minoritaire actuel en matière de changements climatiques. Lors d’un vote qui a eu lieu aujourd’hui portant sur une motion du Bloc Québécois, visant à prendre une position plus ambitieuse dans le cadre du Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague, les trois partis de l’opposition ont voté en faveur de la motion, avec un vote de 137 pour à 124 contre.
Ce résultat arrive moins d’une semaine après la divulgation d’un sondage qui révèle que plus de 75% des Canadiennes et Canadiens sont embarrassés par le manque de leadership du gouvernement actuel relativement aux changements climatiques.
«Le gouvernement fédéral doit prendre en considération cette motion s’il veut affirmer qu’il représente les Canadiennes et les Canadiens à Copenhague», affirme Graham Saul de Réseau action climat Canada. «La majorité de la Chambre des communes croit que nous devons prendre des mesures plus musclées sur les changements climatiques, ce qui correspond à la pensée de la majorité des Canadiennes et des Canadiens qui sont du même avis.»
La motion du Bloc recommande que le Canada se rende à Copenhague avec une position qui englobe les trois points suivants:
1. La diminution de 25% en cible absolue des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici 2020.
2. La nécessité de limiter la hausse des températures de la planète en deçà de 2°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle.
3. L’appui aux pays en développement dans leurs efforts de réduction de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques.
Ces trois éléments intégrés dans le mandat de négociation des représentants officiels du gouvernement changeraient considérablement la perception mondiale où le Canada est perçu comme un frein à l’avancée des pourparlers.
«Avec seulement quelques semaines à faire, ce vote rappelle au monde qu’il y a du leadership au Canada de la part de la majorité de nos députés et qu’ils comprennent l’importance du prochain sommet sur les changements climatiques», selon Steven Guilbeault d’Équiterre. «Nous devons rappeler à notre gouvernement actuel que son travail consiste à nous représenter, et qu’il a l’obligation d’écouter. Il est possible de conclure un accord juste, ambitieux et ayant force de loi à Copenhague, et notre gouvernement a l’obligation morale de démontrer qu’il souhaite y parvenir.»
Du 7 au 18 décembre, tous les yeux seront rivés sur Copenhague alors que plus de 60 chefs d’États seront réunis à Copenhague afin d’en arriver à un accord.
Jusqu’à maintenant, le premier ministre Harper affirme qu’il n’assistera pas aux négociations.