Chronique du mercredi 25 novembre 2009
La composition de l’équipe de France contre la Nouvelle Zélande a été donnée. Quand on regarde ce qu’elle aurait dû être sans les blessures, on se dit qu’il est heureux qu’il n’y ait que 3 test-matchs et pas plus. Explications.
Les traces du match contre l’Afrique du Sud :
Contre les champions du Monde, la victoire a toujours un prix. Les blessures de Mermoz, Harinordoquy et même Picamoles sont là pour nous le rappeler. 3 joueurs, on pourrait dire que ce n’est pas beaucoup mais comme 2, au moins, sont des pièces maîtresse de l’équipe, il y a de quoi s’inquiéter. Si on rajoute, en plus, celle de Benjamin Fall qui semblait bien parti pour débuter la rencontre contre la Nouvelle Zélande, l’équipe de France aurait dû avoir le profil suivant :
15 Traille ou Médard; 14 Fall, 13 Marty ou Jauzion, 12 Mermoz, 11 Clerc ; 10 Trinh Duc, 9 Dupuy ; 7 Ouedraogo, 8 Harinordoquy, 6 Dusautoir (cap.) ; 5 Millo-Chlusky, 4 Chabal ; 3 Marconnet, 2 Servat, 1 Barcella.
Finalement, les quelques modifications apportées ne semblent pas modifier profondément l’équilibre de cette équipe même si, encore une fois, Harinordoquy, Mermoz et même Fall paraissent légèrement au-dessus de leurs suppléants en ce moment. Par contre, l’inquiétude se fonde sur une Coupe du Monde où en peu de temps, il faudra enchaîner un match de poule contre la Nouvelle Zélande qu’il faudra jouer à fond, un quart de finale contre l’Angleterre ou l’Argentine, coûteux en énergie quoi qu’il arrive, et une possible demi-finale où, pour le moment, tout laisse à penser que l’équipe de France risque d’arriver dans le même état de fatigue qu’en 2007. Pas très encourageant…
Le choix logique de Sébastien Chabal :
Heureusement, on n’en est pas encore là et, pour le moment, il s’agit de jouer contre la Nouvelle Zélande une finale non officielle de suprématie Nord Sud pour le mois de novembre 2009 ( pour le reste de la saison, il n’y a pas photo, le gagnant est l’Afrique du Sud ). Les choix des sélectionneurs me paraissent cohérents du fait des blessures et du profil de l’adversaire, en particulier celui de Sébastien Chabal. Avant le premier match, j’avais dit qu’une association Nallet – Millo-Chluski n’était pas envisageable du fait du profil trop identique de ces 2 joueurs. Le match contre l’Afrique du Sud m’a donné à la fois tort et raison. Tort car, malgré tout, la puissance de ces 2 joueurs a servi l’équipe pour rendre à la raison les Sud Africains et peser sur les affrontements, ce qui a été bien utile pour remporter le match. Raison car, jusqu’à l’entrée de Sébastien Chabal, la touche française a été anémique et n’a dû ses quelques ballons qu’à l’indigence la plus totale de leurs adversaires. Face à des Sud-Africains concentrés comme ils peuvent l’être normalement, cela aurait été désastreux.
Il est donc normal, au moment d’affronter un adversaire moins puissant, de rééquilibrer notre alignement et de proposer avec Chabal – Millo-Chluski – Bonnaire et Ouedraogo une base de lancement efficace. Il ne faut pas oublier que, stratégiquement, il peut être intéressant de laisser le ballon aux Sud Africains qui vont s’empresser de nous le rendre alors qu’il est indispensable de priver les All Blacks de ballons de manière à les empêcher de construire leur jeu et d’imposer leur rythme à la rencontre.
Le retour de Fulgence Ouedraogo est lui aussi logique. L’autre point noir du match contre les Sud Africains étant le cavalier seul de Brussow et le nombre de ballons qu’il a récupéré, il était donc indispensable de contrer Richie Mc Caw en proposant, nous aussi, un coureur-gratteur de haut niveau.
Concernant les arrières, pas grand chose à dire vu que la composition d’équipe s’est faite par élimination. Si Benjamin Fall ne s’était pas blessé, j’aurais été curieux de voir qu’elle aurait été le choix des sélectionneurs à l’arrière entre Damien Traille, l’homme en forme du début de saison et dont le profil correspondait au jeu Sud Africain, et Maxime Médard, l’homme moins en forme au dire des sélectionneurs mais dont le profil correspond mieux aux Néo-Zélandais. J’ai l’impression que l’encadrement aurait quand même gardé Traille à l’arrière en lançant Benjamin Fall à l’aile avec Vincent Clerc. Ce qui aurait été un choix plutôt prudent et moins en phase avec la philosophie énoncée il y a 2 ans sur la volonté d’attaque à tout crin. Comme quoi, avec la crise, les mentalités changent…
Rappel de la composition de l’équipe de France pour affronter la Nouvelle Zélande :
15 Traille ; 14 Médard, 13 Marty, 12 Jauzion, 11 Clerc ; 10 Trinh Duc, 9 Dupuy ; 7 Ouedraogo, 8 Bonnaire, 6 Dusautoir (cap.) ; 5 Millo-Chlusky, 4 Chabal ; 3 Marconnet, 2 Servat, 1 Barcella.
Remplaçants : 16 Szarzewski, 17 Mas, 18 Nallet, 19 Puricelli, 20 Parra, 21 David, 22 Heymans. 23e : Domingo.