En s’en prenant frontalement au Téléthon, le leader historique du marché, il fait preuve d’une belle pugnacité digne du grand entrepreneur qu’il fut. Il prend aussi clairement le risque de décourager les élans compassionnels, d’entendre répondre j’ai déjà donné ! aux prochaines sollicitations des télé-quêteurs de toutes obédiences.
Déjà que Josette n’arborait plus depuis quelques années l’élégant ruban rouge du Sidaction vu que, même à Pleurtuit, ça faisait ricaner les gamins, voilà maintenant que Marcel hésite à tenir à nouveau le stand qui débite tous les ans de la (vraie) galette-saucisse au profit des enfants atteints de myopathie.
Pareil pour les Pièce Jaunes : depuis que David Douillet fait son intéressant au parlement et que Bernadette Chirac a publiquement déclaré son attachement à la fessée éducative, il est probable que les tirelires des mômes vont se vider plus chichement dans les sacs postaux.
D’autant plus que cela peut attirer l’attention des donateurs sur le paradoxe qu’il y a à vivre dans un pays qui les impose et les taxe lourdement tout en étant incapable de financer la recherche médicale sur le cancer, les maladies « orphelines » ou le sida, ni même de soulager efficacement la misère d’un nombre toujours croissant de ses assujettis.
Car le vrai scandale c’est qu’avec des « prélèvements obligatoires » proche de 50 % de la richesse produite par les Français, il faille encore l’action, à bien des égards exemplaire, d’associations comme les Restos du Cœur pour éviter qu’il y ait trop de pauvres gens qui crèvent de faim dans ce pays.
Y’en a de moins en moins pour tout le monde, le modèle social français de l’Etat Providence bouge encore mais n’est pas sans doute pas loin de clamser d’embolie.
Il serait peut être temps de l’achever, de lui couper les vivres en allégeant vraiment la fiscalité, ne serait-ce que pour redonner aux citoyens les moyens de manifester librement et efficacement leur solidarité à l’égard de leurs prochains…