Certes, il y a la présomption d’innocence. Et André Vallini, en défendant
Julien Dray, sait de quoi il parle : il a présidé la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau. Mais fallait-il pour autant, s’agissant d’une affaire interne au Parti socialiste –
la désignation des candidats aux élections régionales dans l’Essonne – prendre ainsi fait et cause pour un élu qui est mis en cause de manière peu équivoque dans des histoires de gros sous. On peut en effet comprendre que la
fédération de ce département ait préféré ne pas mettre en tête de liste un personnage qui traine derrière lui de telles casseroles. Sauf à se tirer une balle dans le pied. Ne soyons pas hypocrites.
En d’autres temps, des socialistes ont réclamé – à juste titre - de telles mesures à l’égard d’élus UMP pas très clean. La vie politique a ses règles. Julien Dray n’est pas devenu député et
vice-président du conseil régional d’Ile de France tout seul. Mais parce qu’un jour il a été désigné candidat à ces fonctions par le Parti socialiste. Il n’est pas scandaleux que les instances de
ce parti se réservent le droit de retirer cette confiance à qui que ce soit. Reste qu’il y a une autre bonne raison – pourtant nullement invoquée ni même évoquée – pour refuser cette tête de liste
à Julien Dray : le cumul des mandats. Certes, le référendum interne du PS sur la rénovation ne prévoit l’application de cette « règle » qu’après les élections régionales. Mais il y aurait une
certaine grandeur d’âme politique à l’appliquer avant, partout où cela est possible. A moins que le train de vie de Julien Dray ne nécessite le cumul des indemnités.