La crise est bien évidemment passée par là, et c'est assez étrange d'en reparler. Je me souviens avoir rédigé l'année dernière (déjà !) un post sur le premier "Noël à bas prix", reprenant une info du Figaro qui précisait notamment que les grandes surfaces s'y adaptaient en proposant par exemple des diners de Noël "en kit" pour 6,50€ par personne, champagne et foie gras compris. Eh bien un an après, rien n'a changé, signe que la crise s'installe durablement dans nos comportements de consommateurs, puisque c'est à nouveau un article du Figaro qui m'interpelle : 43% des Français dépenseront moins cette année pour Noël, notamment parmi les foyers disposant de moins de 1 200€ de revenus mensuels. Dans le détail, c'est surtout le budget "cadeau" qui risque d'être rogné (de 45% !), alors que le repas, moment symbolique fort à Noël, surtout en famille, gardera son budget.
Et, pour une fois, je n'ai pas spécialement envie de vous donner des "bons tuyaux" pour trouver moins cher. Il est peut-être temps de repenser cette fête, son cortège de publicités à la TV pour des objets qui me paraissent de plus en plus décalés par rapport à nos problématiques écologiques, ses symboles (sapin, décoration, lumière) qui ne servent qu'une fois ou deux et qui consomment encore plus d'électricité. Sans revenir à l'âge des cavernes, je crois qu'il est possible de "fêter" Noël sans friser l'indigestion de consommation. Non ?
En fait, je pense à deux manifestations qui me semblent réveler ce ras-le-bol mélé de lassitude que je ressens face au mois de décembre et à ces cadeaux qui débordent tellement des hotes qu'ils semblent presque nous agresser. La première, c'est celle que les américains ont inauguré avec le Buy Nothing Christmas. Sur leur site web, on y trouve des bonnes idées de pourquoi ne pas consommer à Noël, et une mise en parallèle tout à fait rigolote (et, pour tout dire, ironique) avec la vie de Jésus, dont Noël est tout de même "l'anniversaire". Quel rapport entre sa simplicité toute paysanne et le raz-de-marée de plastiques et de couleurs qui caractérisent les chariots de Noël une fois les courses faites ?
L'autre manifestation qui me semble illustrer mon humeur "anti-Noël" du jour, c'est cet artiste dont je vous ai parlé il y a peu, Henri Grange. Il a installé dans son village de Grandrif (en Auvergne) un "happening" artistique des plus acides. Son oeuvre, du nom étrange de "Thanatos, euh, euh, euthanasié" est en fait un bric-a-brac plus ou moins organisé de vieux objets trouvés dans nos poubelles et nos rebuts. Et ça ne plaît pas à la maire Suzanne Labary, qui lui intime de débarrasser son fourre-tout ! Je reste fasciné par cet attirail fait de bric et de broc, de poupées jetées, de vieux camions en plastiques, bref, un vrai repas d'après-Noël !
Luc, Consommaction.