Après ses tribulations au Prix du premier roman (dont il était un des favoris du jury, avec, si j'ai bien compris, de grandes chances de succès), mon roman japonais est donc parti hier
pour... Tokyo, vers le Bureau des copyrights français très exactement, afin d'être présenté aux éditeurs nippons pour éventuelle traduction là-bas.
Ce jeu de translation d'écriture - rendre le roman au lieu qui l'a produit - est un geste, non pas éditorial, mais plasticien. Le voyage de l'écriture me paraît en effet prendre la relève du
voyage, banalisé, des corps. C'est aussi, ou surtout, un geste d'amitié et de reconnaissance pour l'archipel du Soleil Levant, à qui je dois tant.
Je me vois donc comme un artiste conceptuel dont la matière scripturale est le support à un geste qui dépasse les questions littéraires ou éditoriales.
Ce geste-là m'importe bien plus que tout travail spécifiquement littéraire. Il m'emporte d'ailleurs moi-même dans des champs neufs.