La publication du livre, prévue simultanément à New York et Londres le 17 novembre, suscite les passions. Fallait-il brûler le manuscrit inachevé de « Laura» , comme l’avait demandé Vladimir Nabokov avant sa mort en 1977 ? Sa veuve Véra, qui lui survécut 14 ans et qui avait déjà sauvé des flammes l’ébauche de « Lolita» , a choisit pour lui en sauvant l’ouvrage.
Leur fils unique Dmitri, aujourd’hui âgé de 75 ans, aura hésité 30 ans avant de confier l’oeuvre à l’agent littéraire Andrew Wylie, qui a négocié les droits en 2008 avec les maisons d’édition Knopf/Random House aux Etats-Unis, et Penguin en Grande-Bretagne.
Enfermées dans un coffre de banque à Montreux, en Suisse, les 138 fiches cartonnées qui constituent « L’original de Laura» (titre complet de l’oeuvre), ont été l’objet de débats passionnés dans les innombrables conférences et articles qui continuent à être consacrés à Vladimir NABOKOV, l’un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Dmitri, a déjà révélé que « L’original de Laura» relate l’histoire d’un neurologue brillant mais physiquement peu attrayant, déprimé par l’infidélité d’une épouse beaucoup plus jeune, et qui envisage le suicide.
Le magazine américain Playboy, qui publia des bonnes feuilles d’ « Ada ou l’ardeur» en 1969, a acquis le droit exclusif d’imprimer des extraits de « Laura» dans son numéro qui est paru le 10 novembre dernier, une semaine avant la sortie du livre.