Bonjour à tous,
Cette semaine, j'ai choisi de donner la parole à Olga Tiyon, la promotrice de Goducamer.com, un site qui commence à compter dans la webosphère Africaine. Je vous laisse avec la première partie de notre entretien riche d'intérêt, surtout pour ceux qui savent lire entre les lignes...
DjiaThink! (DT!) : Depuis combien de temps le monde du web vous intéresse ?
Olga Tiyon (OT): En tant que profane depuis le secondaire mais en tant que professionnelle depuis environ trois ans. J’aime souvent dire que j’y suis entrée par « infraction » (rires), parce que cela ne faisait pas partie de mes projets professionnels. Même dans le cadre de ma formation j’étais plus orientée vers l’audiovisuel. Aujourd’hui, je fais de la cyber-presse et je ne m’en trouve pas plus mal.
DT!: Quel est votre métier de formation ?
OT: Je suis issue de la 33ème promotion de l’ESSTIC (l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication), donc je suis journaliste à la base avec un léger background en sociologie.
DT!: D'où vous est venue l'idée de goducamer.com ?
OT: Du constat de la quasi « non-existence » des femmes camerounaises sur Internet en dehors des sites de rencontres. Il n’existait aucun site web où on pouvait trouver des informations concrètes sur leurs activités, leurs combats, leurs victoires, etc… Goducamer est donc venu combler ce vide en s’inscrivant comme la 1er plate forme virtuelle d’informations sur les femmes camerounaises du pays et de la Diaspora quelque soit leur domaine d’activité. En plus du souci d’informer, d’éduquer et de divertir les go du Camer, nous avons pour mission de «polir» leur image sur Internet qui, il faut l’avouer n’est pas très reluisante.
DT!: En combien de temps avez vous mis le projet sur pied ?
OT: La naissance du projet remonte à fin 2007. Nous l’avons mis officiellement en ligne le 1er mai 2008, et cette année nous avons remporté le prix du meilleur site web d’infos au Cameroun décerné par les « Médiations Press Trophies », une cérémonie annuelle qui récompense les meilleurs acteurs du domaine de la communication.
DT!: Comment vous êtes-vous entouré pour réaliser votre projet ?
OT: Le projet à la base a débuté comme une aventure entre copines. Quand j’ai eu l’idée j’en ai parlé à quelques amis et camarades de promotion de l’école de journalisme (Lutresse Noumsi, Dominique Pekassa, Arlette Mbougang, Mireille Laure Mekong et Christelle Meffo). On s’est vraiment lancé en s’amusant. Même après avoir mis le site en ligne, on ne s’attendait pas à une telle adhésion du public. Très vite on a été un peu dépassé par les évènements. On n’avait aucune notion en administration de site web, référencement, mise à jour, web marketing, écriture online, etc… On a dû tout apprendre sur le tas.
DT!: Vous avez trouvé votre cible dès le début, à savoir les Camerounaises du pays et de la Diaspora. Prévoyez-vous de l'élargir ? enfants, hommes, 3e âge ...
OT: En fait c’est un faux débat parce que tout ramène plus au moins aux femmes. On se saurait parler des femmes, sans parler des hommes et des enfants. Les trois sont indissociables puisqu’ils évoluent dans un même univers social et font face aux mêmes préoccupations, nous mettons juste plus l'accent sur les femmes. Néanmoins, à la demande des internautes l’une des rubriques les plus récentes sur Go du Camer est « Et les jo alors ? ». Dans les 4 sous –rubriques qui la compose à savoir « les jo’ s’expriment », « bon à savoir », « en toute intimité » et « l’actu des jo’ », nous faisons le tour de la vie quotidienne de nos hommes.
DT!: Défendez-vous le combat féministe ? Si oui avec quels engagements ?
OT: « Feminisme » est un bien grand concept auquel certaines personnes s’accrochent pour cataloguer les autres. Tout ce que je peux dire c’est que nous vivons aujourd’hui dans une société qui a évolué aussi bien culturellement, socialement, qu’économiquement. Il est donc inconcevable que les a priori et les lourdeurs culturelles qui pesaient avant sur les femmes continuent d’être entretenus au nom de je ne sais quel traditionalisme. L’égalité de droit et la liberté d’accès à l’éducation, à la formation, à un emploi, à la réappropriation de sa vie sexuelle, etc. est valable pour tous !
DT!: Y a t-il des jo' (hommes) dans l'équipe de goducamer.com ?
OT: Pour l’instant il y en a qu’un seul (c’est parce qu’on ne reçoit pas de demande de leur part). Il s’appelle Serge Kenlefack, notre webmaster. Les go du Camer ne lui diront jamais assez merci. Si le site Goducamer est ce qu’il est aujourd’hui c’est grâce à lui. Il a adhéré au projet dès le départ malgré nos faibles moyens financiers et jusqu’à ce jour il nous soutient. C’est lui la vraie âme de Goducamer, avoir une idée c’est une chose, mais trouver quelqu’un qui puisse la matérialiser comme il l’a fait, c’en est une autre.
DT!: Travaillez-vous avec des spécialites (chef cuisinier, médécins, psychologues,...) pour des rubriques comme "keskon mange ?", "Allô Docta",... ?
OT: En dehors des sujets liés à la santé, pas vraiment. Le but de Goducamer est aussi de ne pas trop donner l’impression à l’internaute qu’il navigue sur une plate forme « d’experts » où il lui donne des leçons en tout. Nous encourageons beaucoup l’interactivité, plus de 40 % des articles du site sont rédigés par les internautes eux-mêmes.
DT!: On sent un pep's et une jeunesse dans votre écriture et même dans la dénomination de vos rubriques. Pourquoi ce choix ?
OT: (Rires), L’équipe du site est très jeune, donc le fait de mettre le nom des rubriques en « franc’anglais » allait un peu de soi (allô docta, nyanga, ndolo l’amour, les mapanes, kongossa, …). D’u autre coté, nous avions envie de nous démarquer de tout ce qui existait déjà comme site camerounais sur le Net. Cela passait non seulement par le fait d’être « thématique » mais aussi par le langage utilisé qui devait renvoyer notre univers socio-linguistique afin de fédérer le sentiment d’appartenance des internautes à la communauté camerounaise.
A suivre...
J-Rv Djia