Ça y est : la Metro Goldwin Meyer, le studio américain historique, est à vendre, et ce officiellement depuis vendredi.
La MGM, créée en 1924 de la fusion de trois sociétés différentes, a dominé Hollywood pendant toutes les années 30. Depuis la fin de la guerre et le début de la crise des Majors, la MGM n’a jamais réussi à retrouver son standing d’antan : la valse de ses dirigeants – entre autres Ted Turner qui a gardé la firme 74 jours avant de la revendre, et le Crédit Lyonnais qui en a pris le contrôle au début des années 90 – et les nombreux rachats et changements de mains – acquisition de United Artists, catalogue et réseau de salles partagés entre les possesseurs – la MGM s’est peu à peu recroquevillée jusqu’à aujourd’hui, et en 2009 la firme au lion n’a produit qu’un seul film, le remake de Fame. Et elle doit 3,7 milliards de dollars à ses créanciers.
J’écrivais il y a un mois que la MGM, en grosses difficultés financières, avait obtenu un délai de ses créanciers le temps de produire Bilbo. Ces mêmes créanciers se sont encore réunis et ont décidé de lui accorder un nouveau délai, le temps cette fois de réfléchir à l’avenir de la firme au lion.
Tout est encore possible : un simple changement de propriétaire et elle reste la MGM que l’on connaît. Un rachat par une autre Major – acquéreurs potentiels : Time Warner, News Corp., Lionsgate… – et elle sera plus ou moins absorbée. Le pire scénario serait le dépècement du studio en fonction de ses nombreux actifs : son catalogue de plus de 4000 titres – qui vaut à lui seul plus de 5,5 milliards de dollars – , la compagnie United Artists, les droits de la franchise James Bond, du film en production Bilbo Le Hobbit - coproduit avec Warner qui devrait donc probablement récupérer cette partie – , mais aussi son logo, qui pourrait appartenir à une personne tierce.
Il est toujours difficile de voir un mythe tomber, encore plus quand celui-ci est symbolisé par un lion. Espérons au moins que la MGM ne sera pas dépecée et que le logo restera associé à son catalogue et surtout ses futures productions.