« Nous avons tous notre fin du monde personnelle »
De manière inattendue, un squelette est retrouvé sur un chantier de construction. Le commissaire Erlendur conduit l'enquête qui le mènera jusqu'à la famille qui vivait là autrefois, à l'époque de la seconde guerre mondiale. Le passé finit-il toujours par nous rattraper ? Peut-il survivre aux années, au froid et au vent ? Au moment même où Reykjavik s'étend et se perd, alors qu'elle semble tout écraser sur son passage, la ville déterre sans états d'âmes le secret d'une famille.
Le pari de faire aussi bien voire mieux que La cité des jarres était osé. Arnaldur Indriadson confirme avec La femme en vert son immense talent. Encore une fois, il écrit la vie et ce qui ne devrait pas l'être avec simplicité et humilité. Le genre est bel et bien un polar mais un de ceux qui ne terrifie pas avec le sang ou les ruelles sombres. Dans la vraie vie, l'endroit le plus dangereux pour une femme est sa maison.
L'auteur aborde la misère des relations avec justesse et sans pathos. Tant qu'à l'enquête policière, nous sommes loin de la série télévisée Bones ou de tout autre film du genre, les os ne livrent aucun indice immédiat. Nous sommes en Islande, le choix des compétences est réduit, ce qui oblige le commissaire Erlendur à bricoler et, sans vraiment le vouloir, à innover. Un policier encore une fois différent du héros musclés mais aussi un père maladroit qui tente de limiter les dégâts causés par ses propres erreurs.
Fait est assez rare dans les polars, les personnages féminins sont d'une grande profondeur. Les hommes ne sont pas en restes avec leur force ébranlable. Je suis enchantée tant par le contenu que la forme et ne peux que vivement vous conseiller, même et surtout si vous n'êtes pas friands de romans noirs, de donner une chance, c'est à dire la place qu'il mérite, à Arnaldur Indriadson.
Extrait
« - Je crois que j'étais en train de vous poser une question sur ces violences conjugales.
- Voilà un mot bien édulcoré pour décrire l'assassinat d'une âme. Un terme politiquement correct à l'usage des gens qui ne savent pas ce qui se cache derrière. Vous savez ce que c'est, de vivre constamment dans la terreur ?»
Points, 346 pages, 2006
Ce livre a reçu...
Prix Clé de verre du roman noir scandinave
Prix CWA Gold Dagger 2005
Grand Prix des lectrices de Elle 2007
Beaucoup d'autres avis...
à retrouver sur Blog-o-Book
Par Theoma - Publié dans : Légers ou grands frissons - Communauté : Le monde du polarEcrire un commentaire 31 - Voir le commentaire - Voir les 31 commentaires - Recommander Précédent : Taguée en orange et en jaune, un peu... Retour à l'accueil Suivant : La Chorale des maîtres bouchers –...