Cheval fougueux est un bipède courageux mais pas plus téméraire que ça. Plutôt que d'affronter le grand concours de saut d'obstacles que lui avaient concocté, porte de Versailles, onze mille maires en furie, il a préféré rentrer au ranch benoîtement. Pas au sien, Devedjian, le palefrenier souffre-douleur du 92, étant loin d'avoir fini de “nettoyer les écuries d'Augias” du département. A-t-il du reste un jour commencé ? Poser la question, c'est déjà y repondre. Bref, c'est au haras royal de son ami Abdallah, le souverain wahhabite, celui-là même qui l'a gratifié de l'amusant sobriquet équin cité ci-dessus, que Poney indomptable, comme le surnomment également certaines irrespectueuses amazones, s'est opportunément réfugié.
Pour ne pas sombrer vingt mille lieues sous les maires, il ne fallait pas envoyer à la boucherie ni un poulain de l'année ni un vieux bourrin sur le retour pour pallier l'absence fortuite de notre pur-sang hongrois. Ce fut à un habitué des secondes places qu'on intima l'ordre de dompter la colère des bourgmestres. La parité n'étant pas encore de mise en matière d'élus, ce n'est pas loin de onze mille verges qui fustigèrent à son entrée dans le manège (ou plutôt dans l'arène), le sang froid du sourcilleux volontaire désigné. Huées et sifflements accompagnèrent pendant de longues minutes le pas cadencé du canasson meurtri. (voir vidéo ci dessous)
Pendant ce temps-là, notre fier destrier goûtait aux joies des paradis saoudiens. Officiellement pour y négocier des contrats. Du nucléaire civil par exemple. Il aime ça les signatures de contrats de vente, Cheval fougueux. Il aime surtout à le faire savoir autour de lui à qui veut bien (encore) l'entendre. Au fait quelqu'un a des nouvelles de l'achat par le Brésil de nos chers et fiables Rafale ?
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