L’information a fait un peu de bruit jeudi dernier : au terme d’une médiation de six mois, le Crédit Foncier est parvenu à un accord avec les associations et le collectif représentant des clients s’estimant trompés par les conditions de prêts immobiliers à taux révisables. Dans la foulée, comme c’est de coutume face à ce genre d’événement, les différentes parties se sont fendues de communiqués, saluant tous la bonne nouvelle. Unanimité ? Pas vraiment, à y regarder de plus près.
Il y a d’abord le communiqué du Crédit Foncier : “C’est le résultat d’une mobilisation intense de nos équipes et d’une volonté toujours réaffirmée de nous positionner au plus près des préoccupations de nos clients “: le bla-bla habituel de la communication de crise. De l’art de récupérer une affaire dans laquelle la banque a, tout de même, déjà été condamnée et reste l’objet de plaintes, notamment de la Répression des Fraudes. Au passage, la banque oublie d’évoquer les 20 millions d’euros d’indemnisation qu’elle a accepté de débourser. Logique : qui dit indemnités dit victimes…
L’Association française des usagers de banque (Afub), elle, n’oublie pas les victimes dans son communiqué. Par contre, elle en profite pour jeter un pavé dans la mare de sa concurrente, l’UFC-Que Choisir, elle aussi partie prenante de cette affaire. Pour l’Afub, peu encline aux poursuites judiciaires, cet accord est la preuve que la médiation est la meilleure solution dans ce type d’affaires, avec un grand nombre de victimes. Bien meilleure en tout cas que l’action de groupe…
Autre son de cloche dans le communiqué de l’UFC, cosigné par le Collectif des clients trompés. L’association de consommateurs y apparaît mi-figue, mi-raisin. Certes, la situation de nombre de victimes qu’elle représente va se trouver sécurisée par l’accord. Mais pas question d’admettre que la médiation est un succès, tant une action de groupe (ces class actions que la France refuse de reconnaître) eût été préférable.
Un même événement, trois points de vue, et chacun qui ramène la couverture à soi. On le voit, il n’y pas de petites occasions pour faire acte de communication.