Le Grenelle de l'environnement aurait pu (aurait du ???) être frappé du sceau de leur victoire, ou du moins de celui de leurs idées. Mais voilà, ce grand raout politico-médiatico-écolo restera comme l'œuvre de Nicolas Sarkozy et de Jean-Louis Borloo, le tout influencé par Nicolas Hulot, mais en rien celle des Verts.
Comme souvent quand il s'agit d'appuyer là où ça fait mal dans son propre parti, Noël Mamère s'avère être le meilleur. Il résume ainsi parfaitement la situation en affirmant : "notre problème n'est plus de faire gagner les idées dans la société, c'est fait. Le Grenelle de l'environnement en a été un exemple. Le problème aujourd'hui, c'est comment on va porter politiquement ces idées. Le Grenelle de l'environnement a montré qu'il y avait des méthodes pour discuter. Au bout de la chaîne, ce sont les partis politiques qui doivent prendre des décisions. De ce point de vue, les Verts me semblent encore très utiles". Mais le député-maire de Bègles ajoute avec une cruelle acuité, une vérité que tentent de se cacher depuis trop longtemps les écologistes : ce parti n'est "plus adapté, dans son mode de fonctionnement, dans ses statuts, dans sa manière d'être, au rôle que pourraient jouer les Verts aujourd'hui".
Mieux encore, il pose la seule vraie question les concernant : "le problème des Verts n'est pas de savoir s'ils vont avoir un candidat ou une candidate en 2012, mais de savoir s'ils vont survivre jusqu'en 2012". Une interrogation qui prend tout son sens lorsque l'on sait que leurs maigres effectifs de parlementaires, lui excepté, ne doivent leurs fauteuils qu'à la grâce du PS et que certains de leurs leaders, Dominique Voynet en tête, auraient toute leur place rue de Solferino. Sans compter que comme le dit Noël Mamère, les Verts ne sont plus, et de loin, les seuls à porter l'écologie politique puisque même Nicolas Sarkozy passe pour un défenseur de l'environnement et que comme il l'avait fait pour la suppression de la double peine, il sera peut-être celui imposera un moratoire sur OGM…
Face à un avenir aussi peu rassurant pour son parti, ce qui au passage ne semble pas l'émouvoir outre mesure, l'ex présentateur du 13 heures d'Antenne 2 ironise sur les bugs passés des Verts quand on l'interroge sur son éventuelle candidature à la présidentielle en 2012 en bottant en touche : "avec les Verts, c'est très difficile de prévoir. Même lorsque l'on est candidat, on peut se retrouver non candidat en cours de route"…