Tuteur, une fonction d’actualité au royaume de Belgique

Publié le 24 novembre 2009 par François Collette

Il faut absolument que je vous raconte les dernières péripéties politiques qui défrayent l’actualité  chez les amis Belges. Je ne peux  me taire sur le sujet tant je suis effondré… de rire mais aussi parfois de honte à la vue de ce qui se passe là-bas, dans mon petit pays natal. 

Voici deux beaux exemples qui montrent combien est compliqué cet Etat Belgique qui ne survit plus que grâce aux tours de passe-passe d’apprentis sorciers et autres ingénieurs du compromis.

Leterme et son tuteur

Comme prévu, le parti dominant flamand (CD&V) est parvenu sans coup férir à réimposer le looser et gaffeur Leterme au poste de Premier ministre à la suite du départ de Herman Van Rompuy. L’ogre garde aussi les Affaires étrangères et, à défaut de mieux, y place une personne sans aucune expérience diplomatique (Leterme n’en avait pas non plus et on a vite vu le résultat).

Sous le spécieux prétexte de stabilité gouvernementale (quelle belle hypocrisie), tout le monde a crié amen en choeur mais sans coeur. Soit. Sauf que, les compétences de Leterme étant tellement mises en doute, on est contraint de lui coller un tuteur de poids pour gérer les énièmes futures négociations qui devraient aboutir à une réforme de l’Etat sans cesse réclamée par la Flandre. Ce nouveau Messie, après le dinosaure Martens (voir l’article précédent), n’est autre que Jean-Luc Dehaene, l’actuel président de Dexia. Celui qu’on surnommait jadis « le taureau de Vilvorde » est un ancien Premier ministre récidiviste et père, avec Martens, du fédéralisme à la belge, sans oublier qu’il fut aussi un des auteurs du tristement célèbre « Walen buiten ! » (Wallons dehors !) en 1968 quand il luttait dans la rue pour une université catholique exclusivement flamande à Leuven (Louvain en français).

Ici j’ai honte.

Le Prince sans son tuteur

Plutôt cocasse pour les non-initiés aux règles et usances de la monarchie « chiconière » (ainsi qualifiée par un ami) : voilà des marionnettes royales, destinées à flatter et enorgueillir la galerie, obligées de rester sans voix.

Le prince surdoué héritier Philippe et sa sémillante épouse Mathilde « conduisent » (sic) actuellement une mission économique au Maroc. Problème : le ministre accompagnateur chargé selon l’usage de « couvrir » les déclarations publiques du prince (ou du roi) est contraint de rentrer dare dare à Bruxelles pour raison d’Etat (en l’occurrence la démission collective du gouvernement Van Rompuy suivie de la prestation de serment au gouvernement Leterme). Résultat des courses, l’agenda princier a dû être aménagé d’urgence de manière à ce que le dignitaire royal et sa gente dame n’aient pas à tenir de discours officiel durant l’absence du ministre. Celui-ci fera donc un rapide aller-retour Bruxelles-Casablanca pour satisfaire le protocole et ne pas choquer les hôtes marocains.

Là je ris.

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Mission de Dehaene : entre étonnement et gêne en Flandre (BELGA)

Jean-Pierre Stroobants dans Le Monde :
Yves Leterme va retrouver son poste de Premier ministre

Claire Gallen dans Le Figaro
Yves Leterme revient aux affaires 

La Libre Belgque : décapant
Deux mains gauches

Le Soir : complaisant
Ceci n’est ni le meilleur ni le pire