Hannah Musgrave, 59 ans, décide de retourner en Afrique. Elle a vécu plus de dix ans au Liberia, avant d'abandonner sa maison de Monrovia pendant la guerre civile pour revenir aux Etats-Unis. Elle a choisi de revenir dans son pays, qu'elle avait pourtant fui en tant que clandestine, après avoir organisé des attentats au sein d'organisations d'extrême-gauche.
Un jour, Hannah décide qu'elle doit y retourner. Poussée par un besoin qu'elle a du mal à comprendre elle-même, elle refait le chemin inverse, pour dire au revoir aux chimpanzés dont elle s'était longtemps occupée là-bas, et savoir ce qu'il est arrivé à ses fils... laissés au Liberia alors qu'ils avaient à peine 13 et 14 ans.
Elle revient sur ses années passées en Afrique, dans un milieu très privilégié. Elle s'est très peu intégrée dans la société libérienne, malgré son mariage avec un ministre autochtone. Elle a vécu la guerre civile de loin ; elle n'a pas vécu les combats des rues, les meurtres, viols et tortures commis par les soldats de tous les camps, même pas comme spectatrice, alors qu'ils avaient lieu à quelques rues seulement de chez elle.
Le personnage de Hannah est très fort, même s'il m'est totalement impossible de m'identifier à elle. Elle a la capacité incroyable de pouvoir entrer dans une nouvelle vie, un nouveau pays en quelques jours ; elle peut aussi abandonner les gens qui l'aiment presque sans aucun regret. Hannah est quelqu'un de froid, peu sensible aux réactions de son entourage, même si elle n'est pas totalement antipathique... Et parfois, la carapace se fissure un peu, et on comprend que quelques choses ont tout de même compté pour elle, comme le regard de son père, parfois.
Un beau roman, un peu rugueux, un peu triste aussi.