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Les enfants vont au parc aquatique accompagné par Randy, mais ce qui s'annonçait comme une journée d'amusement non-stop se présente comme une entrevue avec la mort...
Cela fait plusieurs épisodes que le show fonctionne en tant que plaisir coupable complètement con, sans morale ni messages, juste le plaisir de jouer avec la transgression et l’humour régressif. Et alors que la série fêtera son 200ème épisode en mars prochain, les auteurs peuvent en faire ce qu’ils veulent, loin des considérations de public cible ou d’un audimat à relever. Et c’est ce qui donne un épisode comme Pee, complètement stupide mais jouissivement con, qui prouve encore une fois que Trey Parker et Matt Stone n’ont jamais dépassé le stade Pipi-Caca dans leur éducation, et peuvent s’amuser (comprendre nous faire rire) avec n’importe quoi.
Et surtout si peu de choses.
Surfant sur les films catastrophes (et notamment 2012) comme ils l’avaient fait dans la saison 9 avec l’épisode Deux jours avant le jour après demain, ce season finale est une œuvre sortie tout droit du cerveau d’enfants gavés de télévision, et parfaitement au courant des codes du genre. Centrée sur Kyle et son aversion pour l’urine (et oui, c’est bien de ça dont parle l’épisode), cette partie façon Roland Emmerich est d’autant plus réussie qu’elle colle parfaitement au genre et à ses passages obligés. Et la torture de Kyle n’en est que plus savoureuse. Cartman va quant à lui reprendre les prédications des mayas à son compte et assimiler la multiplication des minorités dans le parc aquatique comme le signe d’une apocalypse imminente. Bien sûr tout cela n’a rien de sérieux, et la chanson de Cartman, prouvant encore s’il le fallait les talents de song writer de Trey Parker, pleine de tristesse et de mélancolie décalée est hilarante.
Difficile d’en parler plus sans en révéler tous les gags énormes (guettez juste les apparitions des singes), South Park termine ici sa saison dans un grand éclat de rire crétin, régressif, mais tellement bon.
Et c’est pas tous les jours qu’on peut encore parler d’urine et d’en rire.
Surtout quand on a quitté depuis longtemps la primaire.
South Park s’en va dans un élan débile mais formidable, et l’on attend mars 2010 avec impatience.
Si cette fin de saison était plus portée sur les histoires anecdotiques que les parodies ou les analyses politiques décalées, ce retour aux sources du show s’est avéré une bouffée d’air frais plutôt réussie, qui donne envie de se refaire une intégrale qu’on repousse depuis trop longtemps.
Et ça permet de pester encore sur les éditeurs qui ne daignent toujours pas sortir South Park en dvd, dans des éditions enfin correctes.
Ah, et on réclame Malcolm aussi pendant qu’on y est.
Allez, un petit geste, c’est bientôt noël…
8/10 Egalement publié sur Series Addict