Le droit à une enquête effective...
Abou Bakari Tandia était un Malien en situation irrégulière, qui vivait en France depuis treize ans. Des policiers l’ont interpellé le 5 décembre 2004, vers 20 heures, et l’ont emmené au commissariat de Courbevoie pour un contrôle d’identité.
Vers minuit, il est tombé dans le coma dans des circonstances inconnues, et a été transporté à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, puis à l’hôpital Louis-Mourier, à Colombes où il est resté inconscient jusqu’à son décès le 24 janvier 2005.
La police a affirmé qu’il était tombé dans le coma après s’être volontairement cogné la tête contre le mur de sa cellule.
En mars 2005, le procureur de Nanterre a classé sans suite l’affaire en déclarant qu’il ne disposait pas d’éléments suffisants pour justifier des poursuites judiciaires.
En avril 2005, la famille d’Abou Bakari Tandia a porté plainte pour « actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort » mais l’enquête n’a pas avancé.
En janvier 2009, l’avocat de la famille, à l’issue d’une nouvelle plainte pour «destruction de preuves», s’est finalement vu remettre par l’hôpital le rapport médical d’expertise de l’Institut médico-légal miraculeusement réapparu après avoir été « égaré ».
Ce rapport met en évidence un « ébranlement cérébral mortel par violente secousse » de la victime. Ce qui est est présenté dans les conclusions du rapport comme « peu compatible avec la version des policiers ».
L’avocat de la famille a demandé au juge d’instruction la mise en examen des policiers qui seraient responsables de la mort d’Abou Bakari Tandia.
Amnesty International