L’arrivée supposée, puis anticipée, puis réelle de la fameuse new grippe m’amenait il y a quelques temps à évoquer la (re)découverte de principes que nos aïeux considéraient comme des évidences. Comme je le rappelais alors, se laver les mains ou ne pas tousser au visage du voisin m’ont été indiqué comme des notions de base, «le minimum en dessous duquel on ne doit pas descendre», comme disait ma grand-mère. Ainsi, les années 2000 ressemblent parfois à un théâtre d’illusions.
Je m’explique. Depuis la nuit des temps, l’individu est persuadé d’apporter une contribution majeure à son époque. Un exemple : depuis quelques années, l’écologie est passée de notion ringardissime au sujet über-tendance, voir révolutionnaire. Là où certains passaient pour des ploucs en parlant recyclage, il est aujourd’hui coupable, que dis-je coupable, criminel de ne pas disposer de multi poubelles aux couleurs différentes. Jaune pour les papiers-cartons, vert pour les déchets «organiques», bleu pour les indéterminés, beurk… Home de Yann Arthus-Bertrand bouleverse par le contraste entre beauté des images et urgence de préservation. Avec Ushuaia, Nicolas Hulot traverse la planète pour recueillir des témoignages en image, avant qu'il ne soit trop tard...
Mais l’écologie est également devenue une notion à forte valeur marketing ajoutée. Pour preuve, les fameuses capsules de l’ami George, qui sont désormais au café ce que Coca Cola est au soda, font l’objet d’une campagne de recyclage intensive. Pour qui ne dispose pas d’un établissement «fait Nesprès», il est possible de déposer les vilains restes dans des points de collecte. Une heureuse initiative, quoi qu'il en soit.
Loin de moi l'idée de critiquer cet élan de responsabilité qui nous pousse à essayer de limiter les dégâts. Née dans les années 70, entre chocs pétroliers et chasse au Gaspi, je rêvais d’un an 2000 fait de gélules qui permettraient compenser un repas complet (voire de résoudre le problème de la faim dans le monde, pourquoi pas ?), de téléportation ou de véhicules façon DeLorean DMC-12 modifiée. Nous sommes en 2009, les Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP) fleurissent, on cherche à partager des dîners presque parfaits à base de produits bio et le 4X4 pétrophage a laissé sa place au vélib’ au top des moyens de locomotion. C'est plutôt bon signe...
Qu’en penser ? Peut-être que les gamins des années 70’ sont devenus les parents de la première génération du troisième millénaire et qu’ils n’ont pas oublié leurs mercredis après midi à regarder Antenne 2 . C’était là que passaient Zeltron et Voltix, les deux robots d’une série à l’époque financée par EDF. Grâce à cet ancêtre des films d’animation, les plus jeunes découvraient les possibilités offertes par l’électricité mais aussi les limites à la surconsommation et au gaspillage. C’était en 1979, il y a tout juste 30 ans et le Gaspi court toujours....
Zeltron générique