Sur ma corde à linge, colibri suspendu à un fil, le fil du rasoir, j'affute consciencieusement ma lame. Et racle racle la pierre sur la tranche. Tranche de soi dans la soierie je tricote des petits bouts d'un autre moi, l'inconnue que je ne suis pas. Alors mes synapses s'en mêlent et crochètent en ribambelle ma jolie toile d'araignée pour que je les prenne dans mes filets ces femmes dangereuses, colibri aux aguets. Je les mange pour mieux me digérer.
C'est ma corde, ma corde raide, sur le fil de mon rasoir, fil à découper le beurre tendre, cet espèce de marée-cage fait pour s'engluer. Je suis le fil-de-fériste, un peu trop haut, pour se faire attraper…