L'union selon l'UMP

Publié le 24 novembre 2009 par Malesherbes

L’UMP a rédigé un argumentaire en faveur de la consultation sur l’identité nationale. Ce texte, disponible sur le site de Mediapart, emploie une terminologie de combat, totalement incongrue à propos d’un débat destiné à fortifier la communauté nationale. Elle se manifeste dans un paragraphe intitulé Opposition, absolument déplacé dans ce contexte. Celui-ci débute par cette phrase extraordinaire : «  Les attaques proférées par l’opposition sont absurdes ». On croirait entendre Frédéric Lefebvre. En quoi donc les paroles de l’opposition seraient-elle violentes ou menaçantes pour mériter cette formulation de proférées ?

La justification du qualificatif d’absurdes n’est guère convaincante. Voyez plutôt : « Comme si la France, sa culture, son terroir, ses valeurs, sa langue, appartenaient à l’extrême droite ! C’est précisément ce genre de raisonnement qui amène à faire monter le FN. » Ce n’est pas le raisonnement qui favorise cette montée mais bien l’accent mis sur le sentiment national. L’identité nationale n’appartient à personne si ce n’est à la nation et ce sont les citoyens qui s’y reconnaissent qui lui appartiennent. Le Front national apparaissant à beaucoup comme le meilleur défenseur de ces valeurs, il gagne de nouveaux partisans séduits par son message d’exclusion.

L’UMP continue ainsi : « Mais peut-être est-ce le souhait du PS ! ». Etrange insinuation, quand c’est précisément la conquête des électeurs du FN qui a permis à Nicolas Sarkozy d’accéder à la Présidence. Elle poursuit : « Il faut rappeler aux socialistes et aux bien-pensants habituels que la Nation est une idée issue de la Révolution française, qui fait partie de la meilleure tradition de la Gauche. » Oui, et alors ? Des millions de Français ont su mourir pour leur patrie sans éprouver le besoin qu’on leur définisse la Nation. Peut-être parce qu’il la voyait vivre sous leurs yeux, tandis qu’aujourd’hui …

Autre morceau de bravoure : « Parler d’identité nationale serait raciste ! » Comme si l’identité française était une affaire de couleur de peau.  Pauvres esprits ! Le racisme ne se limite pas à une question de couleur. Il y a racisme chaque fois que l’on considère l’autre, non comme un être humain comme soi-même, mais comme un élément d’un groupe aux caractéristiques stéréotypées. Par exemple, tenir le postier en face de nous comme un fonctionnaire, donc comme une personne non motivée et paresseuse, est une pensée raciste et le plus souvent démentie par les faits.

Je remets à demain la suite de l’examen de cet argumentaire qui laisse transparaître la motivation bassement électoraliste de ceux qui utilisent les plus hautes valeurs de notre République à des fins partisanes.