Grâce au logiciel mis à sa disposition par la multinationale Véolia, le maire s'est lancé dans une grande explication (parfois confuse, souvent alambiquée) visant à prouver que la délégation de service public (affermage, concession, régie intéressée) est plus à même de satisfaire les usagers que la régie publique. Autrement dit que l'entreprise Véolia est meilleure à tous points de vue que le service public rendu par des cadres, des techniciens, des ouvriers professionnels dévoués à la cause commune.
Franck Martin a endossé les habits des différents rôles : capitaliste avec cigare, manager avec graphiques, expert en réseau et en recherche de fuites, chimiste quand il s'agissait d'analyser les eaux chargées d'hydrocarbures…on se demande bien comment cet homme-là n'est pas encore devenu l'adjoint de M. Proglio, le nouveau PDG d'EDF et toujours membre du directoire de Véolia…Que les gros salaires lèvent le doigt !
Je ne reviendrai pas en détails sur toutes les contre-vérités assénées par le maire pour illustrer son parti pris. Je vais prendre l'exemple qui me semble le plus frappant et que tout un chacun peut vérifier en demandant les documents à la CASE. Franck Martin a voulu réduire au silence ses opposants au « Tout Véolia » en assurant que la marge de la multinationale dans ses contrats sur l'eau était de 2 % et que donc, une régie publique ne pourrait pas faire mieux.
Je m'appuie sur la marge net de Véolia-Eau. Qu'est ce que la marge net : « Le résultat net (ou bénéfice net) d'une entreprise sur une période donnée (par exemple : une année, un exercice) est égal à la différence entre, d'une part, les produits et, d'autre part, les charges (d'exploitation, financières et exceptionnelles) engagées sur la même période, ainsi que l'impôt sur les sociétés. Le résultat net est partagé entre les actionnaires (paiement du dividende) et les réserves et provisions. Le résultat net peut donc prendre la forme d'une perte(résultat net négatif) ou d'un bénéfice (résultat net positif). »
Quand on lit le rapport remis par Véolia au président de la CASE, on découvre les vraies marges nettes du grand groupe. Je les ai calculées pour chaque contrat : eau potable secteur de Louviers-Incarville La Haye-le-Comte : marge nette : 6,7 %, Heudebouville, marge nette : 5,3 %, Val-de-Reuil, le Vaudreuil etc. marge nette : 8,7 %, Pont-de-l'Arche etc. marge nette : 10,2 %, Acquigny, marge nette : 20 %, La Haye-Malherbe, marge nette : 4,3 %, Connelles, marge nette : 12,56 %, La Vacherie, Marge nette : 28 %, Amfreville-sous-les-Monts, marge nette : 12,88 %,Andé-Herqueville, marge nette : 7 %…
Site de production de Louviers-Val-de-Reuil, marge nette : 7 %, Vironvay Pinterville, marge nette : 9,9 %…
En ne prenant que cet exemple, on voit bien que le maire de Louviers, avec ses 2 % de marge nette nous bourre le mou. Et c'est bien évident. Les multinationales ne travaillent pas pour faire un bénéfice de 2 %. Le maire de Louviers nous prend donc pour des gogos et les usagers avec.
Comme il nous prend pour des gogos quand il affirme, sereinement, que « La vie est un songe » de Calderon, fut la première vraie pièce de théâtre jouée à Louviers, évidemment, grâce à lui. Et « Le Brave soldat Schveik » de Bertold Brecht, et « La Cuisine » d'Arnold Wesker, joués à la salle des fêtes, ce n'est pas du théâtre peut-être ? Franck Martin, il y a eu une vie avant votre arrivée à la mairie !
Comme il nous prend toujours pour des gogos quand il affirme que le Comité d'Action de Gauche en 1989, a refusé les 50 000 francs généreusement offerts par la Compagnie générale des eaux pour la campagne des municipales. Le CAG (j'en étais) a voté contre cette offre au sein du groupe des candidats mais Alain Bureau, tête de liste PS, a décidé d'accepter le chèque puisque Mme Proust (UMP) touchait autant. Les candidats du CAG, dont Franck Martin, ne se sont pas retirés de la liste pour autant !
La conclusion : Christian Renoncourt, Nathalie Bellevin, pour le PS, Claudine Batard, pour le PCF (Sophie Ozanne du NPA sera certainement d'accord) ont confirmé que lors de la prochaine campagne électorale, ils et elles défendront le retour en régie publique des services délégués. Ils se doteront des moyens juridiques, financiers et techniques, pour atteindre cet objectif essentiel. D'ici là, comme dirait M. Alcala, de l'eau (non potable) coulera sous les ponts de Louviers.