Mais quand le bonhomme intervient pour prendre position en faveur du député Raoult, contre Marie N'Diaye, accusée soudainement « d'ivrognerie verbale », alors on doute soudain de sa pertinence. Déjà méchamment amochée dans l'affaire Polanski...
Dans ses Rebuts de presse, Didier Jacob pointe en effet du doigt la faculté du philosophe si « prompt à réagir aux petits faits de l'actualité ».
Selon Finkielkraut, Marie NDiaye ne serait pas soumise à un devoir de réserve, mais à un devoir de « justesse ». En somme, Raoult n'a pas dit autre chose. La littérature, en ses interventions, n'a pourtant jamais été liée d'aucune manière par un quelconque devoir non-écrit qui l'engagerait à la modération. C'est méconnaître l'histoire littéraire, et l'histoire des idées, que de nier la liberté fondamentale de l'écrivain et du penseur, qui ne sauraient accepter qu'on trace autour d'eux un réseau de lignes jaunes, lesquelles sépareraient l'outrance d'un soi-disant parler juste.C'est Patrick Rambaud, membre de la gauche qui pense encore un peu, qui avait qualifié les propos du député UMP de « bêtise partisane » et d'« ignoble intimidation ». Pour l'intimidation, avec Finfin, on en est loin, mais la bêtise, partisane ou non, on nage en plein dedans.