3ème conférence de la fondation Tinnitus Research Initiative (TRI) – Stresa (Italie) – 24-26 Juin 2009
La 3ème conférence du TRI se tenait en Europe, en Italie et regroupait 300 spécialistes du monde entier et travaillant dans la sphère des acouphènes. De nombreuses conférences et ateliers ont été tenus et le contenu est d’une richesse inégalée. En voici en substance quelques réflexions.
Introduction
« Si le XXème siècle fut le siècle du découpage en catégories et systèmes définis, le XXIème siècle pourrait devenir celui de l’homme qui retrouve l’intégrité de son identité corporelle. Et en cela l’acouphène représente un intérêt scientifique et des centaines d’études sont actuellement en cours dans tous les pays » Aage Møller, Dallas University Research Center Director.
Les 20 ans de la TRT, décrite par le Professeur Pawel Jastreboff
Le professeur a été chaudement accueilli lors de son intervention. La TRT (Tinnitus Retraining Therapy) a atteint le bel âge de 20 ans, mais elle n’a pas fini sa croissance. Les nombreuses études menées dans le monde entier continuent de confirmer la validité de sa méthode tout en l’associant dans certains cas à de nouvelles recherches. Le professeur Jastreboff rappelle qu’il existe différentes approches thérapeutiques mais i est plutôt perplexe sur la validité de certains régimes alimentaires qui selon lui « risquent d’aggraver la situation ». Le système auditif joue un rôle secondaire dans les acouphènes et il faut « aller au delà, vers le système limbique et le système nerveux autonome, et travailler aussi sur les connexions inconscientes ». La TRT, en se basant sur le « counselling » et la thérapie sonore, « déplace les effets de l’acouphène » et vingt ans de données scientifiques montent une nette amélioration des patients traités.
L’acouphène, le symptôme, et le pharmacien
« L’acouphènes se révèle être beaucoup plus qu’une altération du système auditif ». Berthold Langguth, Neuropsychiatre et Professeur à l’université de Regensburg, Allemagne.
« Le fait que l’acouphène soit un symptôme a un effet dévastateur sur le choix pharmacologique » Paolo Enrico, Neuropharmacologue à l’Université de Sassari. Paolo Enrico, en tant que chercheur étudie les effets des médicaments sur la sphère neurologique et ne craint pas d’affirmer que « l’acouphène se situe au delà de la pharmacologie traditionnelle », parce qu’il s’agit d’un symptôme et non d’une maladie, « Il n’existe pas pour le moment de thérapies basées sur des étiologies valides. Les médicaments ne sont donc pas la principale option thérapeutique en ce qui concerne l’acouphène subjectif ». Et de citer Voltaire : « L’Art de la médecine consiste à distraire le patient pendant que la Nature le guérit ». En rappelant que la pharmacie peut aider le patient sur du court et moyen termes dans certaines approches cognitivo-comportementales « au contraire un traitement pharmacologique prolongé peut devenir dangereux. De plus certains médicaments présentent des risques d’abus ». Et quand il pose la question à l’auditoire composé de spécialistes internationaux : Quelles interventions pourraient permettre de développer de meilleurs protocoles thérapeutiques ?, 70% des participants ont répondu : « Améliorer la connaissance de la physiopathologie de l’acouphène » (c’est à dire, le développement de l’acouphènes da sn le corps et dans la tête). Personne n’a indiqué : « Trouver de nouveaux médicaments » !
Quant à Manuela Mazzoli, ORL, d’ajouter : « Les causes de l’acouphènes sont nombreuses et variées et ne sont forcément liés à des problèmes auditifs ». Parce que « la combinaison de certains médicaments peut provoquer des hallucinations auditives », elle conseille à tous les médecins de s’informer sérieusement sur les médicaments à risque d’acouphène en consultant le site www.T-gone.com.
En conclusion, les chercheurs de toutes disciplines confondues sont d’accord aujourd’hui pour souligner la complexité liée à ‘origine de l’acouphène et ne se focalisent guère sur l’origine auditive. On remarquera également que la pharmacologie n’est pas considérée comme une solution à long terme et les pistes d’amélioration ne sont pas celles des médicaments.