Dominique de Villepin est aujourd'hui à Toulouse. Il semble en voie d'accélération de ses tournées sur le terrain au moment où la majorité présidentielle est à la recherche de sa propre identité.
La France doute de sa majorité présidentielle. Le Président bat des records de mécontentement. La traçabilité des actions conduites est incertaine. Les parlementaires contestent en douceur tandis que les élus locaux contestent en force.
La banalisation du mécontentement se généralise. Les militants UMP apprennent les arbitrages pour les régionales comme des diktats d'un autre siècle. C'est le flou dans le contenu et le dur dans la forme.
Le climat est à l'orage pour la majorité présidentielle.
Dans ces circonstances, l'examen des dernières présidentielles laisse apparaitre qu'elles ont donné une incontestable prime au lève-tôt. Dans cette logique, quand Dominique de Villepin franchira-t-il la frontière de l'expression de candidature ?
Pour une candidature de ce type, l'opinion est-elle éclatée ou introuvable ?
Il y a deux facteurs qui vont jouer un rôle majeur :
- le socle de droite se fragilise. Par conséquent, il paraît probable qu'une érosion du seuil présidentiel au premier tour intervienne rapidement dans les enquêtes,
- la compétitivité du second tour va s'installer en critère de structuration de l'opinion et influencer le réflexe traditionnel de vote utile du premier tour.
En 2007, cette compétitivité du second tour a structuré tout l'échiquier politique.
Nicolas Sarkozy s'est installé à ce titre comme meilleur candidat de droite. Ségolène Royal a gagné les primaires socialistes avec comme argument qu'elle était la seule à pouvoir gagner contre Nicolas Sarkozy. Puis, à compter de février 2007, ce fut au tour de François Bayrou de bénéficier de cet effet parce qu'il apparaissait comme capable de gagner le second tour quand Ségolène Royal subissait une baisse de régime.
La compétitivité présidentielle de Dominique de Villepin pour le second tour sera le véritable sillon de sa démarche. Pour qu'elle naisse rapidement (à l'exemple de DSK actuellement), il lui importe d'accélérer le quadrillage du terrain et d'organiser le débat autour de ses propositions pour garder la meilleure exposition positive.
Ce sont donc là les deux marqueurs à suivre avec attention : combien de déplacements et quelles mesures-chocs ?