Le président de Sidaction a-t-il poussé le bouchon du franc parler un peu loin, en comparant le Téléthon un institution «populiste» qui «parasite la générosité des Français» ? On a tort de dire qu’il s’est pris au Téléthon, lui qui a légué sa fortune à la recherche (sans distinction). Ce n’est pas envers Bergé qu’il faudrait être hostile, mais envers cette politique humanitaire qui joue les spectacles, afin de récolter l’argent, certes indispensable pour la recherche si on veut faire avancer les choses. Mais n’est ce pas discriminatoire comme politique ? Quand on voit qu’un peu plus de 100 millions d’euros ont été récolté suite au précédant Téléthon alors que Sidaction n’a eu, en comparaison, que des piètres miettes !
La générosité des français serait-elle influençable par tout ce qui fait spectacles, ou c’est plutôt
Mais en parallèle, est ce que, dans le déferlement de notre générosité guidée, on n’oublie pas que d’autres domaines ont également besoin d’avancer, parce que ce sont des vies d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont aussi en jeu ?
Ou bien être séropositif n’est pas aussi malheureux que de naître avec une maladie génétique, par que choper un virus comme celui du SIDA n’est pas imposé par une fatalité génétique, mais par un comportement, volontaire le plus souvent, irresponsable au jugement de la société ?
Sommes-nous en train de voir naître une nouvelle forme d’inquisition, au nom de la sacrée asepsie comportementale sans laquelle on n’est qu’un indigne citoyen irresponsable qui récolte ce qu’il a semé ?
Bergé n’a pas tort de hurler au scandale humanitaire, car le SIDA est aussi une maladie qui tue et contre laquelle seule la recherche permet de trouver des solutions. Si depuis la trithérapie les choses n’ont pas beaucoup avancé c’est en grande partie faute de moyens.
Ce que Valérie Pécresse a proposé serait une sage gestion du grand problème de manque en moyens pour faire avancer la recherche, seul moyen pour sauver et améliorer des vies.