Magazine Cinéma
Je me réjouissais de vous donner mes impressions sur Le Vilain, le dernier Dupontel sortant en salle dès demain. Après l'avoir vu, j'avais prévu de lui réserver le billet qui suivrait. Mais la dernière couverture de GQ a précipité ma déclaration à Albert. Car tout ceci n'aurait été qu'un prétexte pour parler de lui.
Loin des tracasseries médiatiques, ils ne se prête guère au jeu des interview. Dès lors, un magazine du groupe Condé Nast lui consacrant huit pages est un évènement. La marginalité fascine encore, et c'est tant mieux. Cette liberté qu'il donne l'air de maîtriser fait des envieux.
Un de mes premiers billets cinéma était sur ma relecture de Deux jour à tuer, le merveilleux film de Jean Becker. J'affirmais qu'il était le meilleur acteur de sa génération. De la folie culte de Bernie à l'autorité crédible de Président, en passant par la douceur d'un père de famille, la violence d'un homme désespéré ou le charme d'un homme amoureux, il peut à peu près tout jouer.
Le côté "barré" l'a rendu célèbre. Il est évident que les fans de la première heure courront découvrir sa dernière extravagance. En tant que réalisateur, il est à part. Créatif, drôle et différent. En tant qu'homme il est tout cela, et plus. Intelligent, intriguant, indomptable. Certes aux antipodes des mes idéaux masculins, mais j'ajoute sans complexes à la liste, séduisant.
L'homme qui a laissé tomber à sa cinquième année ses études de médecine pour se consacrer au théâtre. Un choix audacieux, concluant évidemment, mais passionnée. A l'image de ses coups de gueule, de ses choix de films et de ses réalisations.
Dans Selon Charlie, Nicole Garcia se faisait un malin plaisir à réunir un casting parfait, des originaux pour certains d'entre eux. Si je pouvais choisir une telle distribution, (si Nicole m'avait demandé mon avis...), je confronterais Bacri et Poelvoorde à Dupontel.
Imaginez le dépressif le plus célèbre du cinéma français, face à Monsieur Manatane et Bernie le déjanté...
Je finirais sur une citation de lui trouvée sur Wikipédia :
«Je n'ai de comptes à rendre à personne. Je vis comme Gandhi, je n'ai besoin de rien. On ne peut pas m'avoir. Le vrai luxe dans ce métier, c'est la liberté de dire non ou de dire oui. Il faut savoir ce qu'on veut.(…) Mais quand un mec me reconnaît dans une crêperie au fin fond de la Bretagne et vient me parler du Créateur pendant une heure, c'est magnifique» tiré du magazine Télérama, 2001.
Le Vilain, sortie : le 25 novembre.