Décidément, durant toute ma longue nuit de travail – je me suis réveillée à minuit après une longue sieste réparatrice – je n’aurais cessé d’être indignée par l’impéritie du gouvernement et de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé en matière de gestion de la pandémie de grippe H1N1. Vu l’état de déshérence actuel des hôpitaux et des services d’urgence et de la santé publique en général – et qui ne fera sans doute que s’aggraver au fur et à mesure des prochaines “réformes” qui sont dans les cartons de nos branquignolesques gribouilles - comment s’étonner que dans la France de 2009 Une jeune femme sans antécédents médicaux meurt d’une grippe A (H1N1) foudroyante ?
L’information n’est pas nouvelle – elle date du 13 novembre 2009 – mais j’avais gardé l’article sous le boisseau, sachant que je m’en servirais très certainement, tellement cela me semblait monstrueux en raison des carences des secours d’urgence. Cette jeune femme était traitée depuis la veille, son médecin lui avait prescrit du Tamiflu.
Or, son état ayant empiré le lendemain, avec une aggravation des troubles respiratoires, sa famille a appelé le “15″, numéro des services d’urgence qui a envoyé “SOS médecins” qui est intervenu quinze minutes après leur appel. Ce n’est donc nullement une question de “timing” mais de moyens : les médecins de “SOS médecins” si grande que fût leur compétence ne sont pas équipés ni a priori formés pour faire de la réa d’urgence.
Pourquoi ne pas avoir envoyé immédiatement le SAMU ou le SMUR ? Le coordinateur du “15″ censé analyser la gravité des pathologies et proposer une réponse adéquate a de toute évidence commis une erreur aussi grossière que dramatique…
Quand on parle d’une détresse respiratoire au sujet d’un(e) patient(e) atteint de grippe H1N1, cela ne relève pas de la bobologie, C’est une urgence maximale qui nécessite l’envoi d’une ambulance médicalisée et une équipe spécialisée.
La jeune femme a fait un arrêt cardiaque en présence du médecin qui a aussitôt appelé le 15. Hélas, malgré l’intervention des pompiers et d’une équipe médicale, elle n’a pu être réanimée.
C’est consternant. J’avoue en être aussi profondément indignée que bouleversée. C’est le côté midinette de la pourtant très féroce Kamizole. Je ne peux rester insensible à la détresse qui frappe mes semblables et je n’ai aucune difficulté à imaginer l’affliction où est plongée la famille de cette jeune femme.
Souvenez-vous : lorsque les premiers cas de grippe H1N1 se sont déclarés en France, le SAMU devait se rendre immédiatement au domicile ou sur le lieu où se trouvait le malade et le diriger incontinent vers un service de réanimation. On a même vidé certains lits ou services pour les recevoir.
Ce que certains jugeaient excessifs. Avec la prolifération des cas il est évident que tous les services de réa en France et en Navarre seraient nettement insuffisants pour tous les recevoir d’autant que de nombreux patients y sont déjà hospitalisés, le plus souvent pour des pathologies graves.
Ensuite, il fut recommandé d’appeler son médecin traitant ou Sos médecins mais surtout de ne pas aller encombrer les services d’urgence des hôpitaux. Si maintenant, le “15″ n’est même plus capable de distinguer les grosses urgences, il semble bien impossible de «faire confiance à la médecine de son pays» comme le dit stupidement la ministre de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard.