« Dans deux minutes, l'antenne. Moment délicat où l'invité se décompose. Ses mains tremblent. Le faire rire. Où ai-je mis ma fiche ? Le distraire. Lui dire deux mots pour qu'il sente que j'ai compris ce qu'il vient défendre. Tenter une question comme on trempe un orteil dans la mer. Faire une gaffe, renverser mon verre, bafouiller, qu'il sache que c'est permis. Essais de voix. je mets mon casque. Mon casque c'est ma maison, mon cocon. J'écoute fort, à l'intérieur du son. J'entends les fêlures de sa voix, son souffle. Tout s'entend, la voix mouillée, la voix qui tremble, celle qui sourit, qui réclame. Les plaintes les plus lointaines sont inscrites dans la voix et les rires de l'enfance. Toutes ces voix qui s'envolent, invisibles et réelles. Est-ce bien raisonnable de déranger un satellite pour nos élucubrations ? Surtout ne jamais se poser cette question avant une émission. »
"Je ne cache pas que l'objectif essentiel de cet ouvrage est de lever des prétendants pour ma pomme... Résultat, j'ai eu des amants policiers, secouristes, clochards ou dames de charité, mais aucun ne s'est présenté sur un cheval blanc..."
« Si vous vous êtes déjà dit en hochant la tête, ne serait-ce qu'une fois, Boaf, les ennuis ça fait partie de l'existence, c'est notre lot, c'est normal, vous aussi, vous célébrez le Grand Culte du Malheur ! Alors je vous donne une recette pour en sortir : observez les poissons volants. »