Parler d’un tel disque est toujours chose ardue. La simple énumération des sons utilisés ne suffirait pas à répondre à cette question, si difficile et pourtant essentielle : pourquoi ça marche ? Car la formule de KiNK ne diffère en aucun cas de celle de milliers d’autres producteurs. Lui aussi utilise des synthés, quelques samples, des boîtes à rythmes et autres logiciels. Il travaille généralement sur une rythmique 4/4 tout ce qu’il y a de plus classique, sur lesquels il construit des tracks taillés pour le dancefloor. Alors ? Pourquoi lui plutôt qu'un autre?
En fait, deux éléments le distinguent de la masse. D’abord, le sens de la narration. Comme le démontrent cette manière de faire onduler la mélodie du morceau-titre, et l’instabilité jouissive que procure ce tour de montagnes russes sonores, KiNK est bien de ceux qui racontent des histoires. Ensuite, la science des textures. Prenez par exemple la très intense "Tropic" : ce ne sont pas ses quatre notes de synthé se répétant ad libidum, ni même ses simili-cordes qui font d’elle une bombe. Mais la densité cotonneuse de la basse, l’étrangeté des hululements de chouette comme projetés en arrière-plan, la douceur des nappes : voilà qui pourrait séduire les pires intégristes de la deep-house !
Je suis moins fan (pour l'instant) de l’aride "Trevoga", au style très berlinois. Par contre le remix de "Psyche Funk" par Marcus Aurelius vaut le coup, au moins pour les curieux samples vocaux et les infrabasses qui viennent parasiter la mélodie de l’original. En tout cas KiNK va devoir s’y faire : il est désormais attendu au tournant !
En bref : un EP house proche de la perfection, par un Bulgare qui va sans doute beaucoup faire parler de lui.
KiNK - Psyche Funk.mp3
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Son Myspace
Celui des labels Kolour et Undertones