par Didier Testot.
A New York c'est un Jean-Marie Messier toujours bronzé (Photo Reuters)
sans doute une obligation dans la banque d'affaires où l'on pense que si l'on est bronzé cela veut dire que l'on a confiance. Si j'étais client d'une banque d'affaires, je me dirais que mon conseiller passe beaucoup de temps sous les Tropiques ou sous les UV, pas forcément sur mon dossier, mais bon je ne suis pas client d'une banque d'affaires.
A New York donc Jean-Marie Messier tente d'expliquer à un juge que J6M, "Jean-Marie Messier Moi-Même Maitre du Monde" n'était qu'une invention et que lorsqu'il a dirigé Vivendi Universal, il n'avait "jamais commis de fraude", son commentaire dans le JDD du week-end.
L'issue du procès verra si J6M peut convaincre des juges américains davantage au fait des questions financières que de ce côté-ci de l'Atlantique.
Au Palais Brongniart, ce matin, ce sont les dirigeants ou ex-dirigeants d'EADS soupçonnés de délits d'initiés qui défilent à huis clos devant la Commission des Sanctions de l'AMF, dans un Palais vide depuis bien longtemps mais que le gendarme de la Bourse a préféré à ses bureaux trop étroits. Du coup, c'est un Noël Forgeard (photo AFP) l'ancien dirigeant d'EADS qui se dit "serein" au micro des journalistes présents sur place.
EADS, Vivendi, deux entreprises du CAC 40 aux prises avec leur passé, dont les dirigeants actuels aimeraient bien tourner la page, mais le temps de la Justice comme de l'Administration, fussent-elles indépendantes, ne va pas au même rythme.
Le Vivendi Universal devenu le Vivendi d'aujourd'hui réalise une OPA au Brésil, et est en passe de vendre sa participation dans NBC Universal. EADS lui reste englué avec ses retards sur l'avion militaire A400M, comme avec ses retards pour l'A380, tout en battant en 2009 ses records de livraison d'avions.
Deux piliers du CAC 40 qui voudraient sans doute pouvoir parler d'autres choses que du passé.
Solder le passé est une chose, éviter qu'on vous le rappelle à chaque fois en est une autre et demande surtout de réussir à réconcilier les actionnaires et les managers, en faisant les choix stratégiques pertinents, ni trop tôt, ni trop tard.