Au nord, il y avait Coron.
Mieux, notre destination.
La mer, c'était l'horizooon.
Le ciel, c'était le plafond.
Aïe Aïe Aïe!! A peine arrivé qu'il faut déjà tourner le dos à El Nido pourtant si hospitalière. C'est les larmes aux yeux que je me lève en ce dernier matin sur place. La tristesse oui, peut-être, mais la fatigue oui aussi, plus surement, conséquence d'une nuit où, pour une raison inconnue, j'ai eu de la fièvre comme jamais en terre étrangère, proche de 39°. Conjugué avec la chaleur de l'air qui ne retombe pas malgré le ventilateur qui reste allumé jusqu'au matin, après l'unique prise d'une aspirine, j'ai dormi les dernières 30 minutes d'une nuit interrompue comme prévue vers 6h quand il a fallu se secouer pour rejoindre le minuscule port municipal, départ de la bancasse.
Miraculeusement quand même, au moment où j'enfourche mes sacs, le cachet faisant effet, je me sens déjà nettement plus gaillard que quelques heures plus tôt. J'accueuille la nouvelle avec une pointe de soulagement sachant qu'on va passer les huit prochaines heures sur un bateau, coquille de noix à l'échelle de l'immensité marine que nous allons traverser.
Au port, tout le monde est dans un état vaseux et, quand on apprend qu'il nous faut encore attendre une paire d'heures pour je ne sais quelle raison avant qu'on puisse lever l'ancre, la nouvelle est digérée avec difficulté. Heureusement que les philippins ont tout prévu pour que notre patience ne soit pas une corde au cou. Aujourd'hui dans le pays, c'est la fête de l'indépendance. Dans le calendrier, c'est une date clé et les festivités débutent dès le lever du soleil.
Alors que les minutes s'égrennent péniblement, un vacarme se laisse entendre au loin, les décibels s'amplifiant à chaque seconde. Ils semblerait que tous les habitants d'El Nido, dans leur grande dévotion, se soient tous levés en même temps que nous afin de défiler en grande pompe. D'abord, on a droit à la fanfare de l'école, ceci expliquant le bruit entendu depuis de longues minutes. A l'aide de cuivres et le percussions, ils réveilleraient un mort et le feraient défiler aussi, emporté par les vibrations émanant de l'ensemble.
Ensuite, c'est au tour des pompiers, des officiels, des vieux, des jeunes. Tout est parfaitement huilé et il se passe bien trente minutes entre le premier et le dernier passant. Etant donnée la taille du village, c'est un tour de force qui nous permet un divertissement bienvenu, doublé du fait que dans cette demi heure, en secouant la main continuellement, on a la possibilité de saluer toutes les âmes des alentours, façon symbolique de les remercier pour l'accueuil qui nous a été fait partout où on a usé nos semelles. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, à peine le cortège a-t-il fini de passer qu'on est appelé pour prendre place sur la bancasse qui, bien qu'elle ne nous soit pas réservée, n'a pas attiré les foules à l'exception de Sebastian et Mani, deux allemands qui viennent grossir nos rangs pour la journée ainsi que celles à venir. Plus on est de fous, plus on est de fous.
A bord, on a plus de place qu'on pourrait en rêver. Les uns après les autres, chacun fait sa petite sieste au soleil, seul élément contrastant avec la couleur azur d'un ciel particulièrement clément. L'unique moment où on est alors tous réveillé intervient en fin de matinée quand l'homme à la barre nous arrête sur une plage littéralement déserte bordant une île perdue au milieu des flots bleus. Ce n'est pas tant que nous prenons part à une croisière mais la bancasse a, semble-t-il, heurté un OFNI (objet flottant non identifié) brisant net une palle de l'hélice. Le temps d'effectuer les réparations d'usage, les marsouins que nous sommes ne demandons pas notre reste pour barbotter gaiement ce qui, étant donné le décor, achève de nous sortir de notre moite torpeur.
Un sifflement plus tard, signal que la récréation a plus que duré, on remonte tous à bord laissant les alisés nous sêcher la couenne, pour un temps car, il semble que, météorologiquement parlant, les choses se gatent comme si on se rapprochait des côtes anglaises chères aux nuages de toutes sortes. Plus les minutes passent et plus l'horizon se bouche laissant croire qu'il se tient dans les parrages une convention dépressionnaire de premier ordre.
Une minute, on aperçoit l'île de Coron. La minute suivante, elle a disparu dans une brume quasi opaque. L'alerte est alors lancée. Les sacs sont déménagés dans les cales du bateau, seuls restent sur le pont l'équipage et tout ce qu'on possède de vêtements imperméables car cette fois c'est sur, la douche va être violente! A babord, c'est un véritable rideau d'eau qui se rapproche, la frontière entre le sec et le déluge étant si distincte qu'aucun doute n'est plus permis.
Un kilomètre. Cent mètres. Dix mètres. Touchdown!
D'une seconde à l'autre se déversent des seaux d'eau qui balayent nos rêves de mirages. Seule protection illusoire, une maigre toile cirée tendue entre les deux mats de la bancasse qui n'empêche malheureusement en aucune façon la pluie portée par le vent qui l'accompagne de nous tremper des pieds à la tête.
C'est en véritables éponges qu'on débarque à Coron City qui, qui il faut le préciser n'est bizarrement pas sur Coron Island mais sur Busuanga Island, sa grande soeur. Sur Coron Island, à la manière de Ko Phi Phi en Thailande, rien n'est construit à cause ou plutôt grace à une énorme muraille protectrice.
En connaisseur des lieux, j'emmène toute notre bande au Kristal Lodge qui reste imprimer dans ma mémoire grace à son charactère unique. Le lodge est construit sur pilotis, au dessus d'une mangrove dans un enchevêtrement inextricable de bois, un mécano végétal branlant, construit sous acide sur des dizaines d'années. A sa simple description, tout le monde n'a d'autre choix que de suivre mis à part Dondon qui va dormir chez sa mère qui habite non loin.
Nous sommes alors un groupe d'une demi douzaine de personnes, échouant avec délectation, dans une véritable maison sur l'eau pouvant tous nous accueuillir même si deux personnes doivent dormir par terre. Mais qu'importe, c'est un tel havre de paix que même si je devais dormir sur des racines, je signerais les yeux fermés ce que je n'ai pas non plus à faire puisque je partage la même chambre que Mira et Josha qui, en comparaison, peuvent tenir les racines en respect.
La fin de l'après-après midi se résume donc en une appropriation des lieux. Les hamacs tournent, les parties de cartes s'enchainent, les bières se descendent.
Ce n'est qu'à l'heure du dîner qu'on met enfin un terme à ce repos des sens. Rejoints par Dondon, nous mettons tous le cap vers le bistro Coron qui porte tellement bien son nom qu'au menu on trouve pelle mèle au mileu des gambasses à couleur local, un pot au feu et une blanquette de veau. Hummmm...
Comme on a pas véritablement mangé depuis la veille, c'est dans un concert de gargouillis que chacun passe sa commande. Je ne sais plus exactement ce que je commande mais ce dont je me rappelle c'est que Manni et Sebastian commandent tous les deux une petite pizza qui est déjà tellement énorme que les deux vantards ne peuvent même pas en voir le bout. Ces informations en mémoire, il sera temps demain de voir ce dont je suis capable...
C'est à la fermeture du bistrot qu'on rentre à la maison. La nuit sera courte, demain est une journée chargée que le soleil soit de la partie ou non. Le programme élaboré entre deux bouchées prévoit qu'on se réserve les faveurs d'une bancasse que nous louerons pour la journée dans le but appétissant de profiter des multiples attraits qui abondent autour et sur Coron Island.
Ce matin du 13 juin, ça ne nous rajeunit pas, c'est le branle-bas de combat de bonne heure mais de bonne humeur. La perspective de passer la journée entre eau chaude et sable fin ne doit pas y être étrangère. Dondon nous rejoint à la maison sur les coups de 7h. On pourrait alors se rendre directement sur le bateau qui n'attend que nous mais maintenant riche de l'aventure d'une précédente journée de navigation sous les tropiques à El Nido, on a compris que même si c'est l'heure des tartines, il faut déjà qu'on de l'eau dans le moulin du déjeuner.
Nous réjouissant donc de la perspective d'un repas fourni et varié, nous prenons d'assault le marché de Coron City. Sur notre liste de course, du poisson au kilo en la personne de Thony, le thon frais en tranches de 2cm d'épaisseur chacune, des tomates, deux concombres, un ananas, du raisin, des bananes naines, des mangues et des citrons verts. En comptant la boisson, nos sacs de provisions doivent peser dans les 15 kilos, pas mal si l'on considère qu'il ne s'agit que d'un seul repas avec huit convives autour de la table. J'en ai déjà les babines qui suintent!
Ne reste plus qu'à grimper tout ça sur le bateau en plus des palmes, masques et tubas dont tout le monde est affublé pour ne rater même aucune miette de ce qui se passe sous l'eau.
On quitte alors Coron pour Coron (Vous suivez?) sous un soleil timide mais prometteur en comparaison des gouttes comme des balles de ping-pong qu'il est tombé hier.
La première étape consiste en une première mise à l'eau. A une cinquantaine de mètres des côtes, devant une plage solitaire, git par une dizaine de mètres de fond une épave de bateau échouée là depuis bien des lunes déjà. C'est l'occasion pour tout le monde de tester son matériel et aussi pour les garçons, fiers comme pas deux, de tenter de toucher un bout de coque avant de remonter vers la surface, ce dont je m'acquitte pour est quite mais préférant quand même l'exploration marine une bouteille d'air comprimé attachée dans le dos, j'ai beau être un mammifère marin, ça ne vaut pas un poisson!
A cette cadence, comme il y a aussi de quoi faire en terme d'observation de vie sous-marine, la matinée avance bon train. Puis, comme en plus on a pas de glacière, le thon nous supplie de le cuire tout de suite plutôt que d'attendre que la température pas vraiment réfrigérante s'occupe d'en faire un terrain idéal pour la reproduction des champignons. On met alors le cap sur une autre plage, toujours aussi déserte, cuisine à ciel ouvert orientée plein sud, agrémentée pour bien faire d'une table abritée sous un large hauvent de bois. Les taches sont alors répartis entre ceux qui cuisent, ceux qui épluchent, ceux qui coupent en dés, ceux qui mettent la table, sachant que rien n'est gravé dans le sable, la marée emportant les systèmes trop rigides en même temps que la "fatigue" consécutive à tant d'activité grace à un bon bain raffraichissant.
Une heure plus tard, le festin est avancé. Les philippins responsables de la bancasse sont nos invités, on pourrait nourrir une armée de grévistes de la faim brisant leur jeûne. L'attaque est alors éclair, tout le monde se servant de ses doigts pour faire honneur à cette pitence délicieuse, bien conscient que l'océan est là pour nous nettoyer le cas échéant.
Le soleil est alors dans tous les estomacs, compensant sa défaite imminente dans la lutte d'influence qui se joue entre lui et les nuages plus nombreux à des centaines de mètres au dessus de nos têtes hébêtées devant la zone contrôlée par l'ombre qui maintenant nous englobe. Pas grand chose que l'on puisse faire de toutes façons et il n'est certainement pas encore né le cumulo-nimbus qui ternira cette journée au point de nous faire rejoindre notre port d'attache.
Comme un défi à la nature menaçante, on retourne une dernière fois se baigner avant de s'enfoncer plus avant dans les entrailles de Coron Island. Celle-ci, aussi escarpée soit-elle recelle deux joyaux, deux lacs enserrés entre les machoires de cette forteresse minérale.
Pour atteindre le premier, c'est par un véritable copié-collé de ce aqua on s'est déjà attelé au Small Lagoon qu'il faut passer. Une entaille dans la roche sous la surface de l'eau est la seule porte d'entrée, mammifère terrestre s'abstenir, vers un lac où les eaux salées et clairs se marrient comme l'huile et l'eau, par couches superposés sans espoir de pouvoir fusionner.
Nos masques sur le nez, les uns derrières les autres, nous émergeons alors dans ce superbe écrin protégé de tout sauf de la pluie qui débute son monologue. Mis à part pour les couleurs en général transcendées par temps clair, rien dans ce qui était prévu ne change, le lac n'étant entouré de rien d'autres que de roches tranchantes. Pas de chaises longues, pas de hamacs, pas de plages. On se contente donc de nager ce qui n'est franchement pas si mal. Puis Dondon, en fin connaisseur et grimpeur, ouvre aux plus courageux la voie verticale vers de véritables plongeoirs naturels perchés entre trois et sept mètres de hauteur.
C'est alors de nouveau le temps de la récréation. Comme des mômes, nous nous approprions l'endroit dans des plongeons ou des sauts périlleux plus ou moins maîtrisés sans craintes de nous casser le cou, le fond atteignant des niveaux incalculables à la force des poumons.
Puis, voyant que tout le monde est bien à son aise dans les airs comme dans l'eau, Dondon, encore lui, baptise une nouvelle plateforme atteignant cette fois une dizaine de mètres, ce qui équivaut en gros au plancher d'un troisième étage d'immeuble. Cette fois-ci, plus question de faire le rigolo, si tu te réceptionnes mal à l'entrée dans l'eau, si quand tu es un garçon tu écartes les jambes par exemple, c'est aussi sec au bureau des objets trouvés qu'il faudra chercher ton équipement tombé sous la force du choc. Une fois juché en équilibre précaire sur le promontoir, il n'y plus d'autre alternative que celle de se jeter à l'eau. D'une part, il faut grimper pieds nus sur des arrêtes rocheuses tranchantes à se créer de nouveaux orteils et d'autre part, c'est tellement vertical que redescendre par là où on monte serait comme signer d'office une déclaration stipulant que le suicide est prémédité. Quand tu es là-haut, tu sautes et puis c'est tout!!!
C'est donc la gorge serrée et devant les yeux héberlués d'un groupe de touristes philippins nageant à grand renfort de gilets de sauvetage que successivement, toutes les tentatives aboutissent dans de grands cris au moment de revoir la surface. Et c'est comme ça pendant une heure, personne n'ayant envie de lacher le morceau, repoussant peu à peu un peu plus ses limites.
Pendant cette heure, la pluie fine a tout le temps de se muscler et c'est sous des trombes d'eau plus froides que celle du lac qu'on déplace le centre des opérations vers Barracuda Lake, le plat de résistance de la journée autant qu'un tour de force tant les éléments sont contre nous, le ciel grondant de plus belle à mesure que l'on s'avance péniblement sur le sentier rendu ultra-glissant qui nous fait transiter d'une rive à l'autre, de celle de la mer à celle du lac, enjambant tant bien que mal le mur gigantesque qui les sépare.
En arrivant, mes sentiments sont constratés. Je suis, dans un sens, déçu de la tournure des éléments. Le lac et sa découverte la première fois que je m'y suis mouillé le cul plusieurs années auparavant m'avaient laissé sans voix. Jamais je n'avais vu une eau aussi clair, le tout dans des dimensions extravagantes. Les photos de l'époque en témoignent, c'est véritablement à tomber à la renverse quand le soleil veut bien se donner la peine d'être partie prenante.
Mais, d'un autre côté, aujourd'hui c'est une telle apocalypse climatique qui nous acompagne que ça en rend dément l'idée même qu'on puisse être bel et bien là. Déjà détrempés avant même d'avoir gouter à l'eau du lac, c'est une libération quand nous pouvons nous affranchir de la douche en plongeant dans ce bain chaud. Chacun est alors libre de nager où le coeur lui en dit. Pour ma part, je me laisse gagner par le vertige en logeant la falaise qui me domine d'une hauteur incommensurable à l'extérieur pour plonger verticalement dans des abysses insondables en dessous de mon corps flottant, insignifiant à l'échelle du gigantisme ambiant. Je suis alors rejoint dans mon exploration par François et Sebastian avec lesquelles on décide, de manière inédite, de nager jusqu'au bout de la barre verticale du "T" que forme le lac pour mieux en apprécier la taille. Près d'un kilomètre plus loin, le bout est quasiment atteint laissant apparaître de part et d'autre des ramifications qui s'enfoncent dans la terre inhospitalière jusqu'à perte de vue. Force est donc de constater que Barracuda Lake, c'est plus fort que toi. Au bout de l'effort, on retourne alors d'où on est venu pour découvrir que les autres s'amusent sur un tronc d'arbre flottant. Inutile de dire qu'on se prend alors aussi au jeu, parfait fil tendu marquant l'arrivée de notre marathon nautique.
Il est 5h quand on reprend le chemin menant au bateau, le corps ramolli mais la tête enfiévrée par cette journée parfaite sous toutes les coutures.
Au retour à El Nido, la pluie a beau s'être calmé, ce n'est pas pour autant qu'on va se lancer dans un jogging. Comme la veille, le début de soirée n'est qu'une longue décompression faite de paresse et de contentement. Comme la veille, c'est au bistrot qu'on se charge de se remettre de l'essence dans le moteur, culinairement parlant.
Gardant en mémoire l'épisode de la petite pizza, synonyme de Waterloo dinatoire pour Manni et Sebastian, j'entreprends de commander une pizza de division supérieure, à savoir de taille moyenne, sous les yeux interloqués de l'assistance.
Une heure plus tard, c'est le ventre gonflé comme une femme enceinte de quatre mois que j'y plante une dernière fois ma fourchette, ne laissant dans l'assiette que quelques maigres morceaux de pate nue, sous le regard empli de respect des deux déserteurs de la veille qui se demandent encore où ma frêle constitution arrive à stocker ce pavé rectangulaire de la taille d'un volume encyclopédique.
- "Et ouais les gars! Made in France!!"
A la sortie de chez notre Pantagruel de cuisinier, je n'en mènes quand même pas large. Lourd de toutes ces calories et en proie à une digestion à conséquences somnolentes, je n'ai qu'une envie : retrouver le confort d'un plumard plus à même de me remettre d'aplomb que quoi que ce soit d'autre.
Les autres étant dans le même état d'esprit, c'est en groupe qu'on retourne tous au lodge, ne veillant pas très tard jusqu'au moment d'éteindre les lumières. Quant au lendemain, rien n'est alors encore décidé, gageons qu'on arrive pas à reproduire les efforts.
On l'avait vu venir, c'est arrivé. Comme aucun réveil n'a, avec bonheur, été programmé, les réveils s'étalent sur toute la durée de la matinée en tirant même un peu sur le début de l'après-midi. A l'extérieur, la grisaille se taille la part du lion ce qui n'incite personne à secouer ses voisins. Dans notre maison sur l'eau, ça écrit, ça joue, ça se repose, Je ne sais pas si c'est dimanche mais ça en a tout l'air... C'est la dernière journée à Coron pour Josha, Sarah, François, Dondon, Mani et Sebastian, inutile qu'ils ne se froissent un muscle hormis pour aller d'un siège à un autre.
Le soir venu, il est quand même temps de célébrer en grande pompe ce groupe dans lequel chacun se fond naturellement. Après un nouveau dîner où, cette fois-ci, personne n'a les yeux plus gros que le ventre, on fait, si je puis dire enfin, la tournée du bar de la ville, du fait qu'à Coron City, on est pas à Boracai, les débits de boissons dignes de ce nom se comptent sur le doigt tendu d'une main, de préférence le pouce.
Une première tournée pour lancer les hostilités. Une deuxième pour être sur, avant de finir en grande pompe avec une troisième coincidant avec la fermeture des lieux pour la nuit. C'est alors déjà le temps de dire au revoir à certains qui partent très tôt le lendemain matin. Pour les autres, ce sera un peu plus tard même si ça ne change pas grand chose à l'affaire. On est tous bien tristes de mettre fin à cette aventure commune passée comme une trainée de poudre.
Mais demain est un autre jour, demain est un autre groupe.
Pas de place pour les atermoiements, avec eux, c'est où ils veulent, quand ils veulent.