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Francis Bacon, peintre aux violentes relations sado-masochistes

Par Actualitté
Descendre un philosophe n'est pas vraiment ce que l'on fait de mieux pour asseoir sa réputation. Mais descendre d'un philosophe, cela pousse un destin, immanquablement. C'est le cas de Francis Bacon, le peintre irlandais, mort en 1992 à Madrid et dont l'oeuvre atteste d'une certaine violence, autant que d'une influence dans ses premiers temps, du surréalisme. Ce qui n'a rien d'incompatible...

Francis Bacon, peintre aux violentes relations sado-masochistes

Tête III, Bacon, 1969

L'historien John Richardson, célèbre pour une biographie de Picasso, et âgé de 85 ans, vient de mettre la touche finale à un texte traitant de Bacon, qu'il a particulièrement bien connu. Attention, quand on dit « connaître », nous ne sous-entendons pas bibliquement connaître... Non : si John fait quelques incursions dans le monde intime de Francis, c'est avant tout pour évoquer son oeuvre, dont le centre névralgique reste un penchant sadomasochiste latente. Qui eut des conséquences terribles pour George Dyer, qui lui, pour le coup, connut bibliquement le peintre.
Leur relation, dans laquelle Bacon ne cessait « d'aiguillonner » Dyer, explique le biographe aura conduit l'amant à « un état d'effondrement psychique » sinistre. Selon Richardson, le peintre irlandais aurait « exorcisé sa culpabilité et sa rage, autant que ses remords », en créant des images de Dyer. On sait comment ce dernier a fini : il s'est suicidé.
Une précédente relation du peintre avait également mal fini : celle avec Peter Lacy. Leurs disputes sont célèbres, et l'une d'entre elles conduisit l'amant à balancer une assiette au visage de Bacon. « Sa tête était si violemment touchée que son oeil droit dut être remis en place », rappelle le biographe.
Si sur la poursuite de sa carrière, il se mit à délaisser progressivement les images crues de violence, pour atteindre le cri, et cessant de rechercher l'horreur, Bacon ne se serait finalement jamais détaché de cette part sado-masochiste dans ses oeuvres. Parmi les souvenirs et phrases dont le biographe se souvient, celle-ci : « On devrait rétablir la pendaison pour le crime de sodomie. » De fait, Bacon n'était pas le seul Anglais gay pour qui la culpabilité était inhérente au sexe, précise-t-il.

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