Lui: sans ne jamais être nommé, star du X, il perd sa maison de production de films érotiques et ses amis, après l'accident qui le transforme en morceau de viande brûlé.
Il souffre dans sa chair, un serpent ronge son âme, son enfance ponctuée de drames le hante.
Elle: Elle se fait appeler Marianne Engel, reste persuadée de vivre depuis 7 siècles, prétend connaître l'ancien acteur de porno, lui affirme qu'il n'en est pas à sa première expérience extrême en matière de flammes. Aujourd'hui sculpteuse de pierre, elle dit donner vie aux gargouilles habitant ses blocs de pierre. Elle s'inflige un travail titanesque, et se souvient du temps ou elle était un génie de la calligraphie allemande.
La construction de ce récit me laisse pantoise: elle me fait penser à ces danseurs sur le fil, qui se tiennent à un haut niveau et évitent les affres d'une chute. Je ne suis absolument pas fan de romans à la Da Vinci Code, j'ai eu peur jusqu'à la fin que l'histoire ne dérape et nous emmène dans des contrées pseudo-fantastiques. Or ici rien de tout cela:l'Enfer de Dante, les légendes sur les éléments, l'Allemagne des érudits émaillent le roman de bout en bout et lui donne une dimension peu courante.
Histoires d'amour, d'aventures, galeries de personnages attachants, ce roman nous fait passer de la réalité la plus crue à la poésie inspirée.
À noter également, la qualité d'écriture et de traduction qui n'enlèvent rien au très grand plaisir de lecture trouvé dans ce livre.
Un site a été développé pour présenter cet ouvrage, lesamesbrulees.fr. Attention, ce site promotionnel ne doit pas faire fuir le lecteur effrayé par les plans médias trop agressifs. Je le répète, ce roman est un petit bijou, violent parfois, voire très saignant quand on découvre par quel processus un grand brûlé est soigné, mais mérite vraiment qu'on s'y arrête.
Excellente lecture à vous!
-Madame-
Les Âmes brûlées
de Andrew Davidson
éd. Plon 2009