Puisqu'il vous en resterait bien plus en net, pourquoi ne pas vous faire payer que sous la forme d'avantages et renoncer à tout salaire en liquide ? Cela n'est pas aussi simple. « On ne peut optimiser son package salarial que dans certaines limites», prévient Jan Vanthournout, manager chez SD Worx.
Les employeurs sont légalement obligés de vous verser en espèces au moins le salaire minimum et la prime de fin d'année prévus par les conventions collectives de travail (CCT).
«Sans quoi vous aurez des problèmes avec la sécurité sociale, par exemple si vous devenez chômeur. Si votre employeur vous rémunère 3.000 euros alors que le salaire minimal s'élève à 2.000 euros, les avantages octroyés dans le cadre de la politique d'optimisation salariale ne pourront excéder 1.000 euros.»
Et ce n'est pas la seule limitation. «Certains avantages extralégaux (titres-repas, bonus liés aux résultats) ne peuvent jamais se substituer au salaire. Ils doivent être versés en complément.»
Et on ne peut optimiser que le salaire futur.
Aperçu des 3 avantages extralégaux les plus courants :
L’assurance de groupe
«L'assurance de groupe est et reste l'une des formes d'optimisation les plus rentables», assure Jan Vanthournout. Elle permet de constituer un capital pension complémentaire. Mais elle a un inconvénient : «Vous ne percevez le capital qu'à l'âge de la retraite. L'avantage ne génère donc aucun pouvoir d'achat immédiat. Un jeune qui a besoin de l'intégralité de ses ressources financières aujourd'hui n'y trouvera aucun intérêt.» En outre, l'employeur ne peut pas vous octroyer une assurance de groupe à titre individuel. Le bénéfice de l'assurance de groupe doit être accordé à toute l'entreprise ou à un groupe de travailleurs déterminé.
Les versements effectués dans le cadre de l'assurance de groupe sont intéressants pour l'employeur et pour le travailleur. Ce qui restera en net au travailleur dépendra des couvertures prévues (capital pension, couverture décès et/ou invalidité, assurance hospitalisation...). Le travailleur ne sera imposé qu'au moment du versement du capital, à un taux de 10 ou 16,5 %. Dans certains cas, vous devrez contribuer à l'assurance de groupe. «Le système de cotisation personnelle du travailleur est fiscalement avantageux, même si dans la pratique, les entreprises ou les travailleurs qui recourent à cette formule sont de plus en plus rares», note Jan Vanthournout.
+ : L'une des formules les plus rentables
- : Pas de pouvoir d'achat immédiat
- : Ne peut être octroyée individuellement
La Voiture de société
La voiture de société et la carte carburant figurent aussi parmi les formules les plus rentables. «On aurait tort de croire que la crise a eu raison des voitures de société», affirme Vanthournout, «même si on note un glissement vers des véhicules plus écologiques et plus modestes. Souvent, c'est la politique de l'entreprise en matière de voitures de sociétés qui pousse les travailleurs vers des véhicules plus écologiques, via différents incitants. Par exemple, en accordant un surcroît de budget à ceux qui optent pour une voiture verte. En revanche, l'instauration de la taxe sur le CO2 n'a guère eu d'impact.»
La clé du succès de la voiture de société ? Un régime fiscal attrayant pour l'employeur et pour le travailleur. Ce dernier n'est pas imposé sur la valeur réelle de la voiture mais de manière forfaitaire. L'imposition dépend de la puissance fiscale de la voiture et de la distance entre le domicile et le lieu de travail. S’il habite à moins de 25 km de son lieu de travail, il sera imposé sur 5.000 km par an. S’il doit parcourir une distance plus importante, la base d’imposition sera de 7.500 km.
Mais tout le monde n'a pas nécessairement envie d’une voiture de société : soit le conjoint en a déjà une, soit le travailleur préfère utiliser les transports en commun, ou encore le modèle proposé ne correspond pas à ses attentes et/ou à ses besoins.
+ : Régime fiscal favorable
- : Tout le monde n’a pas besoin d’une voiture
Les titres-repas
Les titres-repas vous permettent de payer des repas ou des denrées alimentaires. Votre employeur ne peut cependant vous octroyer qu'un titre-repas de maximum 7 euros par jour de travail. «Les titres-repas ne représentent dès lors qu'un montant limité et ils ne peuvent pas remplacer un salaire», prévient Vanthournout. Sous certaines conditions, vous ne devrez payer ni impôts, ni cotisations sociales sur ces titres-repas. Le montant brut correspond alors aussi au montant net. Vous devrez payer vous-même un montant minimum de 1,09 euro par titre-repas. Votre entreprise dispose d’un restaurant ? Elle ne peut alors vous octroyer de titre-repas si les repas servis au restaurant vous reviennent à moins de 4,91 euros.
+ : Le brut est égal au net
- : Valeur maximale : 7 euros/jour
- : Contribution personnelle de 1,09 euro
- : Ne remplace pas le salaire
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