J’arrive rue Frochot, à Paris, j’ai rendez-vous pour aller voir une représentation haute en couleurs au théâtre Le Bout (heu… charmant comme nom, en plein milieu de Pigalle! Mais je pense que ça a été pensé exprès et je rigole), je passe devant les vitrines des bars club où des jeunes femmes légèrement habillées regardent la rue d’un air dépité… On se croirait dans le quartier rouge d’Amsterdam, sauf qu’on est à Paris et qu’il n’y a pas que des hommes dans la rue.
Je vois plein de panneaux accrochés aux devantures: « Cherche hôtesses ». Qu’est-ce-que ça recrute dans le coin! (L’aviation se porte bien d’après ce que je vois!!).
Bon, l’avantage, c’est que là, pour le coup, on est dans l’immersion totale au fond de Paris By Night. Et c’est subitement comme découvrir un autre monde.
Alors, humm humm… je me suis un peu perdue à droite à gauche (j’ai fait ma blonde), mais j’ai fini par arriver devant le théâtre Le Bout où nous sommes accueillis avec moult bulles de savon! Et ce genre de petits détails, moi, j’adore!!
C’est totalement irréaliste, loin de ce que nous connaissons de Pigalle et totalement dépaysant. On s’attend presque à voir un clown sur échasses nous ouvrir la porte, avec un joueur d’orgue de barbarie au fond, son singe accroché au poignet qui nous invite à entrer et prendre place, des acrobates, des ouvreuses avec des paniers remplis de sucres d’orge…
Bon, je reviens sur terre.
Soudain, un homme nous ouvre la porte, très amène et tout sourire et nous invite à prendre place.
La salle est petite mais très chaleureuse, la scène est recouverte de tentures noires et deux grands lampadaires à cristaux un peu baroques pendent au plafond.
Je me retourne et je vois accrochées au mur des affiches de talents qui se produisent, parmi lesquelles deux m’interpellent particulièrement: « The chauve must go on » de Jérôme de Warzee et « Heureusement que mon spectacle est meilleur que mon affiche » de Jérémie Dethelot. Un peu plus loin j’aperçois une affiche super girly avec une petite blonde au joli minois « Ma mère, mon chat et Dr House » de Bérengère Krief. Le ton est donné.
Ce soir, je ne viens pas voir Hamlet, ni Roméo et Juliette, vous l’aurez deviné, je viens voir Nationale 666, the road to Elle, parce que je suis une fille à la pointe et hypra tendance! Et puis que j’ai franchement envie de me payer une bonne tranche de rire!
Nous sommes accueillis par les L5 (mais non, pas les L5 en personne, pfffff, juste leur musique):
Toutes les femmes de ta vie
En moi réunies
Ton âme sœur, ton égérie,
Parfois ta meilleure ennemie
Toutes les femmes de ta vie
Glamour ou sexy…
Sophie va se marier, tout est déjà tracé et décidé d’avance pour elle. Elle va se marier avec Paul, ou Pierre, mais ce n’est pas très important. Le mariage, pour Sophie, c’est sacré, elle qui a déjà tout raté dans sa vie et qui est passée à côté de tellement de choses!
Mais c’est bien décidé, elle se marie et elle est en plein stress de ne pas arriver à prononcer ses vœux.
Il faut que tout soit parfait pour toute la famille, et surtout pour Paul…
Sophie a passé sa vie entière à faire de son mieux, pour les autres. Le problème, c’est qu’elle est un peu nunuche, elle ne sait pas trop ce qu’elle veut. Et puis elle doute. Elle doute tellement…
Mais finalement, face au discours du prêtre, Sophie prend conscience de ce qui l’attend dans sa vie de femme mariée, prend peur et s’enfuit en voiture.
Avec Louise et Angélique, elle prend la nationale… 666. Et elle n’est pas au bout de ses peines!
Les bons côtés de cette pièce:
- Le jeu des actrices est excellent (encore plus quand on sait qu’il n’y a pas de décor). Mention spéciale à Angélique (Delphine Grand) pour sa grande démonstration de smurf drôlissime, à Louise (Bérengère Krief) et Sophie (Nathalie Touati) pour leur jeu en miroir très impressionnant.
- la terrible vérité mise à nu: écoutez bien ce qui se dit, c’est palpable au quotidien et c’est… tellement vrai!
- on se prend à suivre les malheurs de Sophie avec beaucoup de tendresse et de passion, on les vit à fond avec elle!
- les vannes qui fusent chaque instant et qui nous font hurler de rire.
Les mauvais côtés de cette pièce:
- il n’y en a pas! ou plutôt si: on est vraiment déçues que ça s’arrête! Alors il faut courir la voir accompagnée de plein de copines parce que plus on est de folles, plus on rit…! (vite vite, on réserve ses places!)
Nos recommandations:
- ce spectacle est vraiment un must, nous vous invitons fortement à aller le voir, surtout entre filles et si vous organisez un enterrement de vie de jeune fille, ne passez surtout pas à côté, il marquera vraiment cette journée inoubliable!
Les dates:
- tous les vendredis soir à 22 heures jusqu’au mois de juin 2010 au Théâtre Le Bout, les places sont à retirer environ 20 minutes avant la représentation au 62 rue Jean-Baptiste Pigalle, 75009 Paris, le spectacle se déroule rue Frochot, dans la salle Carré (d’autres dates sont à venir).
- la place vous coûtera 16 euros par personne, et vous recevrez un bon pour « L’Omnibus » vous permettant d’avoir une seconde consommation offerte pour une achetée. Chouette idée pour finir la soirée!
- infos horaires: le spectacle dure environ une heure, prévoyez-vous du temps!
Et ensuite?
Si vous avez aimé les personnages, retrouvez-les sur TV Montmartre !
Petit mot de la fille d’à côté en aparté:
Les filles sont vraiment super et sympathiques et si vous avez été sage, vous pourrez leur demander un autographe à la fin!
Yoann Chabaud, qui est le metteur en scène de cette pièce, donne également des cours de théâtre au Théâtre Le Bout (01 42 91 15 88) en section Loisirs et section Pro. N’hésitez pas à lui dévoiler vos talents cachés de comédien(ne)!
Vous pouvez retrouver également l’équipe en bande de 6 dans Les Colocataires, théâtre d’improvisation qui se joue les 1ers et 3èmes samedis du mois (attention, pensez à réserver vos places!).
Dates des autres spectacles mentionnés dans l’article et se jouant au même endroit:
« The chauve must go on » de Jérôme de Warzee. Les vendredis et samedis à 20h30, durée environ une heure.
« »Heureusement » que mon spectacle est meilleur que mon affiche » de Jérémie Dethelot. Les dimanches à 20h30, durée environ une heure quinze.
« Ma mère, mon chat et Dr House » de Bérengère Krief. Les samedis à 19 heures, durée environ une heure.