C'est fait. Luc Chatel a dévoilé jeudi 19 novembre 2009 les nouvelles grilles horaires du lycée mises en place à partir de la rentrée 2010. Voici ce qui nous attend.
"La nouvelle seconde : place à l’exploration
En seconde, le tronc commun de 23h30 par semaine sera composé du français (4 h), de l’histoire-géographie (3 h), des maths (4 h), de la physique-chimie (3 h), des sciences de la vie et de la Terre (1h30), de l’EPS (éducation physique et sportive, 2 h), de l’éducation civique (0h30), de la langue vivante 1 mais aussi – et c’est une grande nouveauté – de la langue vivante 2 (5h30 au total).
S’ajouteront les deux heures d’accompagnement personnalisé hebdomadaires à la place des deux demi-heures de modules et de l’aide individualisée en maths et français existantes, une option (3 h par semaine) et deux enseignements d’exploration de 1h30 par semaine chacun (ou 54 h sur l’année) à la place de l’enseignement de détermination (3 h par semaine).
Pour tester ses « goûts », l’élève devra choisir un enseignement parmi deux enseignements économiques (sciences économiques et sociales ou économie appliquée et gestion) et un enseignement parmi plusieurs familles de disciplines (sciences médicales et sociales, biotechnologies, physique-chimie de laboratoire, littérature et monde contemporain, sciences de l’ingénieur, méthodes et pratiques scientifiques, conception de produits industriels ou arts) ou l’enseignement économique non sélectionné en choix 1. Au final, tous les lycéens vont ainsi étudier l’économie, choisie aujourd’hui par 43 % des élèves en enseignement de détermination. Ou presque… Car il sera également possible de remplacer ces enseignements d’exploration par une ou deux langues (parmi LV3, latin et grec ancien), l’EPS, les arts du cirque ou les arts appliqués.
En théorie, tous les lycées pourront proposer ces matières. En pratique, l’offre « totale » ne sera pas possible partout…
En première : nouvelles disciplines et rééquilibrage des séries
En première, les séries ne changent pas. En S, ES et L, le tronc commun (15 h par semaine) sera vraiment… commun. Il comprend le français (4 h), les langues vivantes (4h30), l’EPS (2 h), l’éducation civique (0h30) et l’histoire-géographie (4 h) qui y est intégrée. Les enseignements de spécialisation font leur apparition. En S, ceux-ci correspondent à 10 h hebdomadaires. Les élèves ont des maths et des sciences (physique-chimie et SVT ou sciences de l’ingénieur). En ES, les enseignements de spécialisation reviennent à 9h30 par semaine. Les élèves ont des maths, des sciences et des sciences économiques et sociales. En L, 8h30 sont prévues. Les élèves ont des sciences, de la littérature française, de la littérature étrangère en langue étrangère (une nouveauté) et au choix les arts, les arts du cirque, une LV3, des maths appliquées, une langue de l’antiquité…
Au tronc commun et à la spécialisation s’ajoutent les TPE (travaux pratiques encadrés), l’accompagnement personnalisé (pris sur le temps accordé aux disciplines) et une option. Au total, les S auront ainsi 28 h de cours par semaine, contre 27h30 en ES et 26h30 en L sans compter les trois heures d'option.
La terminale : la transition vers le supérieur
La différenciation des séries se joue vraiment en terminale. Aux enseignements de spécialisation s’ajoute une spécialité au choix pour colorer encore davantage les parcours. En L (3 h de spécialité), les élèves auront le choix entre les arts, les maths appliquées, les langues vivantes et anciennes et le droit et les grands enjeux du monde contemporain (une nouveauté). En ES (1h30), les élèves auront le choix entre les maths appliquées, les sciences sociales et l’économie approfondie. Enfin, en S (2 h), les élèves auront le choix entre les maths, les SVT, la physique-chimie et l’informatique et société du numérique. A noter : dans cette série, l’histoire-géographie (2 h) passe en option.
Aucun changement – si ce n’est ceux induits par la modification des programmes – n’est prévu pour le bac, même en ce qui concerne les langues. Dans son discours du 13 octobre 2009, Nicolas Sarkozy avait pourtant évoqué des épreuves orales dans ces disciplines. « Mais tout peut évoluer d’ici 2012 », rattrape-t-on au ministère.
Cette nouvelle architecture répondra-t-elle aux attentes des lycéens ? Le SNES (syndicat d’enseignants majoritaire dans le second degré) finira-t-il par accepter la part d’autonomie laissée aux établissements pour organiser l’accompagnement individualisé et les cours en effectifs réduits ? Les associations disciplinaires seront-elles d’accord avec les nouvelles grilles horaires ? De cela dépendra en grande partie la réussite ou l’échec de la réforme."
Article rédigé par Virginie Bertereaudans l'Etudiant