Le ministre Luc Chatel en a détaillé le contenu. Marqué par une réduction des horaires disciplinaires et une absence de moyens supplémentaires, le projet déçoit les syndicats.
Des profs tuteurs, des heures d’accompagnement éducatif, des cours de littérature en langue étrangère… Luc Chatel a profité, hier, de l’inauguration du Salon de l’éducation, à Paris, pour présenter l’ultime version de la réforme du lycée. Annoncées dans leurs grandes lignes par Nicolas Sarkozy, le 13 octobre dernier, ces mesures n’annoncent pas, sur le papier, de grands chambardements. Les trois filières du lycée général (L, ES et S) sont maintenues et il n’est plus question d’instaurer une « semestrialisation » des enseignements. En revanche, la déclinaison horaire du dispositif, tout comme l’absence d’ambition en termes de moyens, font déjà grincer des dents.
Claironnée depuis des semaines, la seconde devient, selon le vocable du ministre, « une vraie classe de détermination ». À côté d’un tronc commun avec enseignement obligatoire de deux langues vivantes, l’élève devra désormais choisir deux matières « d’exploration » de une heure trente hebdomadaire chacune (parmi lesquelles les « sciences économiques et sociales », qui perdent ainsi une heure trente par semaine et deviennent facultatives…). En première, histoire de ne pas bloquer l’élève dans sa série, la réforme veut instaurer un « tronc commun » de quinze heures regroupant les élèves des trois séries L, S et ES. Des classes les réunissant pourront même être constituées, tandis que les élèves souhaitant passer d’une série à l’autre pourront bénéficier de « stages-passerelles ». La terminale, enfin, sera plus spécialisée et axée sur les études supérieures.
Autre nouveauté de poids : la création, tout au long du lycée, d’un « accompagnement personnalisé » de deux heures hebdomadaires, assuré par les profs sur le temps scolaire. Une mesure qui a pour conséquence de réduire en moyenne, sur les trois années, les horaires disciplinaires de une heure trente à deux heures par semaine. Un point qui fâche particulièrement la FSU, globalement mécontente.
« Le ministre a fait de très mauvais choix, estime Gérard Aschieri, son secrétaire général. Cette réforme continue de vouloir faire plus avec moins, ce n’est qu’un palliatif à de vraies mesures. » Les organisations lycéennes ne sont pas plus satisfaites. « À quoi sert le suivi individualisé lorsque l’on n’arrive pas à suivre les bases du cours dans une classe à près de 40 élèves ? », interroge la FIDL. L’UNL, elle, a déjà appelé à se joindre à la journée de manifestation de mardi prochain.