Chris Bachalo

Death by Chris Bachalo

175 dollars. Pas un de moins. C’est le prix de la magnifique illustration ci-dessus, une pièce unique que Chris Bachalo mettra en vente demain sur eBay et dont il m’a offert la primeur. Ouais, ouais, il a un tantinet détourné la philosophie de ma galerie de pixels, au contraire je l’espère de Geyser (Omnopolis) et de Jérôme Jouvray (Lincoln), pressentis pour lui succéder. Mais franchement, quand un artiste de ce calibre vous invite à déflorer du regard un de ses travaux, vous lui pardonnez rapidement de ne pas l’avoir produit exclusivement à votre attention. En l’occurrence, la jeune fille au parapluie croquée ci-dessus se nomme Death, et elle a vu le jour dans le génial cerveau de Neil Gaiman à l’occasion de l’écriture de The Sandman, avant de bénéficier de deux mini-séries attitrées sous les crayons du sieur Bachalo. Elle n’a d’ailleurs jamais été aussi belle que sous le trait d’une fantaisie acérée de ce Canadien remarqué aussi bien chez Vertigo que chez Marvel, aussi bien sur des séries de gros calibre que sur des créations plus personnelles.

Il faut dire que son style et ses designs, de ses productions les plus brutes et fuligineuses aux plus potelées et cartoony, sont reconnaissables entre mille. Au point que sans sa contribution, l’idiosyncrasie punk de Generation X, l’une des rares équipes de mutants à avoir su réellement tirer son épingle du jeu au sein de la Maison des Idées, et la grandiloquence mécanique du bien nommé Steampunk (chez Cliffhanger) ne seraient sans doute pas aussi regrettées qu’elles le sont aujourd’hui. Et c’est peu dire que l’envie de le revoir sur des personnages moins cadenassés que les X-Men ou Spider-Man me brûlent les doigts. Dans l’intervalle, ce sont trois albums estampillés Def Jam et l’adaptation du jeu Army of Two: The 40th Day qui bénéficieront de son talent tandis que côté mainstream, ce sont les New Avengers (et les ramifications du crossover Dark Reign) qu’il rhabille à l’occasion. En parlant de se rhabiller, je m’en vais de ce pas remettre mes chemises et mes organes à leur place : il ne serait pas raisonnable de sacrifier ma garde robe et ma santé pour un simple bout de papier n’est-ce pas ? Non, ça ne le serait pas… *sob*.