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C’est pas moi… c’est Murphy!
Publié le 22 novembre 2009 par Boustoune“C’est pas moi… C’est Murphy !”
Ben oui, c’est pas de sa faute à Elias (Pio Marmaï), s’il se retrouve plongé au plus mauvais moment, malgré lui, dans une affaire de vol de bijoux et de règlements de compte entre gangsters. Juste celle de la loi de Murphy, une variante de la loi de l'emmerdement maximum qui veut qu'une tartine tombe toujours du côté de la confiture. Cet ancien taulard, bien décidé à refaire sa vie, s’est recyclé comme brancardier dans un hôpital parisien et n’attend plus que la fin de sa liberté conditionnelle pour démarrer cette nouvelle vie « dans l’honnête », comme dirait Audiard. Seulement voilà, à quelques heures de l’échéance, il voit débarquer dans son hôpital Rudy (Dominique Pinon), son ancien codétenu. Celui-ci a dérobé des diamants à une famille de malfrats gitans, les frères Ortega (Karim Belkhadra, Bruno Ricci, Omar Sy) qui les avaient eux-mêmes volé à un diamantaire belge. Pour une raison ou une autre, tout ce petit monde se retrouve à l’hôpital, avec pour but de récupérer les diamants et de flinguer les concurrents, les traîtres et les témoins gênants… Et évidemment, quand l’inspecteur Verlun (Jean-Michel Noirey, en sosie de l’inspecteur Charolles de Gotlib) débarque à son tour, c’est Elias qui se retrouve suspecté d’être mêlé à l’affaire. Il va l’être malgré lui, et chacun de ses mouvements l’enfonce encore davantage dans une merde noire…
Avec l’aide d’un collègue amateur de voitures de sport, d’une hôtesse d’accueil fan de Chuck Norris et d’une infirmière kleptomane ( !), il va tenter de se sortir de cette mélasse et sauver sa peau, son boulot, son copain…
Premier long-métrage de Christophe Campos, La loi de Murphy n’a rien à voir avec le film éponyme de Jack Lee Thompson avec Charles Bronson en justicier violent. Il s’agit d’une comédie échevelée dans l’esprit des polars parodiques de Guy Ritchie ou de Quentin Tarantino, où le cinéaste filme une drôle de course-poursuite entre truands et policiers au sein d’un hôpital. Belle idée, le milieu hospitalier ayant servi de décor idéal pour quelques films d’actions spectaculaire (A toute épreuve de John Woo) ou de belles comédies (Young doctors in love de Gary Marshall ou l’injustement méconnu court-métrage de Lionel Epp, Une belle nuit de fête).
De fait, il faut bien reconnaître qu’ici encore, cet endroit où les allées et venues sont incessantes est un décor de premier choix. Il permet à Campos de télescoper ses personnages et de livrer quelques gags souvent très amusants. L’humour fait assez souvent mouche, le principe de crescendo comique est plus ou moins respecté et le cinéaste se permet quelques jolies idées de mise en scène, comme ce découpage en cases de bandes-dessinées qui ponctue l’histoire.
Pourtant, l’ensemble manque un peu de rythme et de folie. On a l’impression que le cinéaste n’a pas su aller au bout de sa démarche burlesque, ni se dépêtrer de son nombre conséquents de personnages, dont certains sont finalement assez mal exploités. On pense par exemple à Jonathan Lambert en médecin imbu de lui-même et à côté de la plaque, à Fred Testot dont les apparitions dans divers petits rôles ne servent pas à grand-chose, ou à Antonio Fargas, le Huggy les bons tuyaux de la série « Starsky & Hutch », réduit à un simple caméo…
Dommage ! Il y avait pourtant de quoi faire avec cette galerie d’humoristes connus et ce casting de trognes…
Finalement, la bonne surprise vient surtout des rôles féminins. Fanny Valette montre une nouvelle facette de son talent en incarnant cette infirmière distraite et kleptomane absolument craquante, et Manon Le Moal, assez irrésistible en hôtesse d’accueil autoritaire, maîtrisant comme pas deux les mawashi-geri…
La loi de Murphy est donc une petite comédie sympathique, qui se laisse voir avec plaisir mais demeure malheureusement assez anecdotique. Cinéaste et acteurs étaient sans doute pleins de bonnes intentions, mais ils ne parviennent pas à nous entraîner comme on le voudrait dans leur sarabande comique. C’est souvent le cas des premiers films, surtout quand il s’agit de comédies… Tant pis… Ce sera peut-être pour la prochaine fois…
Note :