La famille Olif, prise la main au Panier, c'était cette année à la Toussaint, après une première tentative avortée l'année dernière. Plus belle la vie sous le soleil marseillais, sans mistral, avec une température quasiment estivale. En voiture, à pied, en bus, en bateau, un condensé de Canebière, sans canette de bière ni de Pastis, mais avec de gros morceaux de bouillabaisse dedans et quelques vraies belles adresses à ne pas manquer.
Avant toute chose, brûler un cierge à Notre Dame de la Garde, la Bonne-Mère, pour s'assurer d'un bon séjour. Point de trombes d'eau ni d'inondation cette année. Ouf! Juste une accumulation d'ordures après notre passage, mais ce n'est pas de notre faute, juré! Le Vieux Port pas encore englué sous des tonnes de sacs-poubelles, on s'y promène aisément avant de gagner le quartier du Panier et ses petites ruelles en pente. Petite pause déjeuner préalable au Vinonéo, en terrasse. Une carte bistrot bien sympathique, où à chaque plat correspond un vin servi au verre. Justesse des accords, qualité de l'assiette, service agréable, une petite adresse tout à fait recommandable.
Dans un style plus "nature", le soir, on ne laissera pas sa part aux anges. Un endroit remuant, sans réservation, mais où l'on sait vivre et attendre sa place à table, assis au zinc, devant un verre s'il le faut. Il le faut. Ardoise courte, cuisine simple et goûteuse, façon bistrot, large choix de belles quilles, même s'il faut parfois pousser le serveur dans ses retranchements. Une adresse quasiment incontournable, à deux pas du Vieux Port!
Dernière mission impérative lors d'un séjour phocéen, manger une bouillabaisse. Une bonne, évidemment. Pas simple, pourtant, de manger une bonne bouillabaisse à Marseille! Il y a les endroits qui en font à toute heure de la journée, pièges à touristes à tarifs prohibés. C'est de la bouillabaisse. Et puis il y a les institutions, du type Fonfon, prises d'assaut le samedi soir (réservation préalable et précoce indispensable), ou encore Chez Aldo, sur le port de la Madrague. Pas donnée non plus, mais on sait qu'elle est faite juste pour vous, lorsque l'on vous présente les poissons avant cuisson. Chez Aldo, on ne se fait pas prier pour y aller, même quand il n'y a pas de bouillabaisse. Parce que Chez Aldo, on y boit du bon vin nature de la tribu Alonso, servi par le Benjamin de la famille soi-même. Une belle carte des vins, qui se met progressivement mais sûrement en place, pour bousculer les habitudes stéréotypées de la clientèle en matière de boisson. Lors d'un premier passage le soir de notre arrivée, le Grand Blanc 2007 de Revelette, frais, minéral et tendu, a fait merveille sur une salade de poulpe puis des seiches à la plancha, impeccablement grillées.
Avec la bouillabaisse du surlendemain, repêchée in extremis juste pour nous, suite à un désistement de dernière minute, un Mâcon-Chaintré 2005 de L'Ancestra s'avèra indispensable. Forcément! Ce n'est pas le tout de manger, il faut boire, aussi! Et bon de préférence.
Si le Marseillais a parfois la rage au volant, il a par contre le Vin Sobre. Un de ces endroits dont on raffole et que l'on n'aurait jamais connu sans la complicité d'un comparse blogueur local. La grand merci à Fred pour la découverte et pour la superbe bouteille de Gevrey-Chambertin Lavaux Saint-Jacques 2006 de Philippe Pacalet qu'il avait mis dans sa poche. Au Vin Sobre, on peut donc y amener ses bouteilles pour les faire goûter, mais on peut aussi profiter de celles qui sont déjà ouvertes sur place. Et on ne va pas faire la fine bouche devant un Rachais 2004 de l'ami Francis Boulard, ni un Lassaigne millésimé 2002. Heureux Marseillais de bénéficier d'une telle adresse!
Marseille, c'est aussi la mer, le bâteau, le château d'If et les îles du Frioul. Une destination difficile à se refuser lorsque l'on joue aux touristes. On a joué aux touristes. Sans regrets ni remords. Et on reviendra à Marseille, un jour ou l'autre. La bouillabaisse me manque déjà. Peuchère!
Olif