Le Capital des mots va nous manquer. Avec ses 21 numéros mensuels, le responsable de cette revue en ligne, Eric Dubois a balayé d'un regard circonspect le paysage actuel de la poésie et s'est montré le plus généreux des go-beetwen en permettant à de nombreux auteurs de se connaître et de se rencontrer.
Il a ainsi permis que soient lus par 20.000 visiteurs plus de 100 poètes. Aucune revue, aucun éditeur n'a atteint depuis des décennies un chiffre aussi considérable pour le genre littéraire le plus noble et malheureusement le plus sinistré en France. J'entends " sinistré " du point de vue d'un lectorat mais en aucun cas du point de vue de l'écriture : les poètes semblent en effet de plus en plus nombreux et habités par la passion de leur art.
Eric Dubois s'est montré un découvreur de talents.
On a pu en effet entendre en lisant le Capital des mots des voix qui ne gagnent qu'à être connues comme celles de Fabienne Alliot, Anne-Lise blanchard, Laurent Fels, Pierre Kobel, ou même Patricia Laranco dont le travail de journalisme sur Internet est remarquable.
Sans oublier les poètes de la francophonie comme la canadienne Claudine Bertrand ou le mauricien Umar Timol. Le poète responsable du Capital s'est vu – on s'en souviendra - confier des textes par des auteurs consacrés. Nous ne nommerons pour exemple que Marie-Claire Bancquart, Jacques Ancet, le tout récent prix Apollinaire, ou encore Bernard Fournier qui vient d'entrer à l'Académie Mallarmé.
Il ne faut pas oublier que la revue a été honorée par une présentation de son travail lors d'une réunion au Sénat le 23 octobre 2008 sous la présidence de Camille Aubaude, elle-même poète.
Il nous reste à citer un extrait découvert dans son n°8 du recueil Et la vie coule publié chez l'excellent éditeur Gérard Pfister (Arfuyen ). Ecrit par un grand poète récemment disparu et par nous tous regretté, Henri Meschonnic, celui-ci dit : " J'ai tellement regardé regardé les autres/qu'ils sont une part/maintenant de mon regard. "
Ces vers nous semblent illustrer parfaitement la réussite de la revue toujours en ligne et le dévouement de son responsable auquel, tout en le remerciant, nous souhaitons bonne route et prospérité.
FRANCE BURGHELLE REY