Au début, tout cela n'était rien d'autre que normal, naturel, presque banal: un simple nettoyage, un simple triage, un simple formatage.
Et puis, malgré toute notre bonne volonté, l'immersion dans les images nous révèle notre passé que l'on avait tabou, caché, qui n'est pas si lointain. Et il nous englobe, nous envahit, nous bouffe.
Les émotions passées remontent à la surface. Amour, beaucoup d'amour, et beaucoup d'incompréhension, de ma part, de leur part, de notre part.
On coupe, on casse, on trie, on jette, la poubelle mange, mange, et finalement, c'est à se demander à quoi bon.
Avant d'accepter les autres, accepte-toi toi-même, là est la source de l'amour et de la compréhension d'autrui.
Sentir l'impuissance monter en soi, et vouloir fuir, s'enterrer, sous un tas de feuillages, de branchages.
Fuite
Et puis, tout nous reprend, il faut continuer, recoller bout à bout son passé laissé là, sur le bord du rivage, recoller chaque morceau, un à un, refaire les activités passées, taboues, une fois, une seule fois, pour clore enfin le chapitre, pour mettre le point final à la page, pour pouvoir la tourner
Le passé nous engloutit lorsque l'on y replonge, les activités nous attirent, nous font mal, et l'on comprend que l'on est dans le faux, et l'on ne comprend plus où est la vérité.
A la fin, on aimerait surtout s'enfuir, tout lâcher et partir, partir là où l'on est bien, le mieux, au calme, entouré de personnes qui jamais de nous poserons de questions sur nous, qui ne sont qu'amour.
Finalement, pourquoi ce mot ? non pas pour que l'on me plaigne, non pas pour que l'on m'aime, non pas pour que l'on me haïsse, moi pour qui les mots ne parlent plus, moi pour qui les mots se sont éteints, cachés au fond d'une part obscure de mon coeur, non pas pour me lire, mais pour une seule chose, finalement.
Pour leur dire, à eux, à vous, à nous, que la vie est belle, que le passé est un bordel, et que malgré tous mes faux pas, pardonnez-moi.