où es-tu mon pays , celui de mon enfance,
nous étions réunis , et presque hors de France,
un patois propre à nous aujourd'hui alité,
car atteint du cancer de ces communautés,
éparpillées partout : un territoire immense,
voulant se regrouper , n'avaient aucune chance!
alors le pataouète cotoeyait le sicilien franco-tunisien,
et toute populace mélangée, écrasée,
seuls les souvenirs pour les vieux rescapés
de ces guerres non dites et ui ont fait pleurer;
encore aujourd'hui on opprime et on tue,
avec bonne conscience, pour la démocratie!
où est-tu mon enfance dans ce pays la France,
si riche de son coeur d'accueillir nos corps,
perdus désemparés, et quelques francs en poche,
hélas italiens bien que parlant français,
rien ne put être fait et c'est trop moche!
à la cité UFAN des couples sont mariés,
Tunisie et Maroc et un peu d'Algérie,
c'était dans les années soixante,
perte d'identité à danser et chanter,
le twist et rock'nroll,
l'anglais comme parabole,
avaient conquis le monde!
on travaillait beaucoup , certains en hautes études,
réfléchissaient déjà d'effacer de vieilles certitudes,
celle des immigrés venus par millions,
nous en faisions partie, et eux ils le nieront!
je ne suis pas ainsi et fier de mes actes,
j'assume gravement leur morne cataracte;
j'ai aimé bien trop fort ces histoires d'antan,
de faiseuses de sort, et tous ces boniments,
à propos d'un vache qui, ayant la maladie,
faillit empoisonner de la maison nos vies!
ces années ont passé, je retrouve des bribes,
par de vieilles tantes heureuses du patois,
elles le parlent encore et là pourtant parfois,
elles pleurent ce pays qui a gardé les âmes,
des anciens qui sont morts et là ensevelis,
sous le béton armé de profondes cités;
un peuple libéré qui reconstruit sa vie!
et d'une poignées de fraancs rachètent rétrocèdent
les vieux appartements de ces français enfuis,
mais la plupart morts , après trente ans ici!