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Tant que l’on refusera de traiter les questions de fond, on aura des émeutes

Publié le 22 novembre 2009 par Michelmi

La vague de « violence » des quartiers dits « sensibles » est le produit d’un processus de ghettoïsation que la société française refuse de voir, et d’un sentiment d’impasse et d’humiliation des jeunes...

Tant que l’on refusera de traiter les questions de fond, on aura des émeutes

Pourquoi cette poussée de violence ?

La situation ne s’étant guère améliorée depuis 2005 (dans certains domaines elle a même empiré), les mêmes causes produiraient les mêmes effets.

C’est-à-dire que d’autres émeutes auraient lieu selon le même schéma : la mort de jeunes en relation avec une opération de police. En 2006, des incidents très graves dans beaucoup de villes, tous classés en « ZUS » (Zones Urbaines Sensibles).Cela continue donc. Et on ne voit pas pourquoi cela s’arrêterait puisqu’aucune des causes n’a disparu.

Identification de quatre problèmes cruciaux :

1) les relations catastrophiques avec la police,

2) le niveau de l’échec scolaire et le ressentiment envers l’école,

3) le niveau du chômage des jeunes, y compris lorsqu’ils sont qualifiés,

4) le statut global de la population dite « issue de l’immigration » dans la société française. Ils sont toujours là, et ils nourrissent toujours en permanence dans ces quartiers des sentiments de colère, d’injustice, d’exclusion, d’humiliation et de ce que j’appelle la « victimisation collective ».

L’action de la police est-elle en cause ?

Les conflits entre une partie de la jeunesse et la police sont permanents. Ils se cristallisent sur la violence des modes d’intervention de la police.

La question de la police de proximité devrait être remise à l’ordre du jour. A la place, Nicolas Sarkozy a au contraire décidé d’affecter en permanence des compagnies de CRS dans les quartiers. C’est le contraire de la police de proximité...

Dont le quotidien, c’est celui des contrôles d’identité incessants que les jeunes perçoivent comme des contrôles au faciès et comme des humiliations. C’est aussi le jeu du chat et de la souris entre les jeunes qui roulent en scooter ou en moto (sans casque et parfois de façon dangereuse pour les piétons) et les policiers.

Il y a là un cercle vicieux qui s’est installé depuis des années, dans lequel les policiers se sont piégés eux-mêmes et que pratiquement aucun responsable politique n’a le courage de dénoncer comme tel car cela supposerait une réforme sérieuse de l’organisation, de la doctrine et des façons de faire de la police. Cela ne plaît pas à de nombreux syndicats de police. Et cela rencontre manifestement aussi des blocages de type idéologique à droite.

Tandis que d’autres donnent des leçons de morale depuis leurs jolis bureaux des centres-villes, ce sont les agents de « première ligne » qui le payent, qu’ils soient policiers, pompiers, enseignants, travailleurs sociaux, etc...


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