Herman Van Rompuy – l’actuel Premier ministre – à peine nommé à l’Europe, voici le marigot belgo-belge qui s’agite… un peu. En cause, la succession de saint Herman à la tête du gouvernement fédéral sur laquelle plane l’ombre d’un triste oiseau de mauvaise augure : Yves Leterme.
C’est surtout la presse et l’opinion publique francophones qui ruent. Contrairement à ce que l’on pressentait, le monde politique ne réagit pas trop furieusement. Les francophones, résignés, marmonnent du bout des lèvres et en coulisse, sans plus aucune conviction. Ils sont à nouveau prêts à baisser leur pantalon devant l’intransigeance d’un parti flamand dominateur, sous le fallacieux prétexte qu’il faut maintenir à n’mporte quel tout prix la stabilité gouvernementale.
Yves Leterme a prouvé par trois (quatre ?) fois qu’il ne maîtrisait pas la fonction de Premier ministre mais la direction de son parti CD&V (chrétien-démocrate flamand) n’en démord pas : ce sera LUI, le monsieur 800.000 voix flamandes… en 2004, et personne d’autre. Na !
Pourquoi lui ? Parce qu’il n’y a personne d’autre dans la nomenklatura à pouvoir ou vouloir relever le défi. Personne d’autre chez les Flamands qui trustent le poste depuis des décennies. C’est aussi simple que ça. Un des maux de la Belgique, c’est l’absence d’hommes et femmes d’Etat, toutes tendances géopolitiques confondues.
L’absence d’un vrai chef d’Etat
Faut-il encore rappeler que la particratie règne en maître au pays de l’Absurdie. Si c’était une république, on la qualifierait sans peine de bananière, mais ce n’est qu’un royaume inventé de toutes pièces où la médiocrité politique est érigée en vertu.
Albert II, roi des Belges et chef de l’Etat au pouvoir fantomatique, s’est donc aligné et a désigné illico un célèbre vieux de la vieille pour, une fois de plus, déminer le champs communautaire et (admirez la sémantique) « accompagner la transition ». Autrement dit, coacher en coulisse le père Ubu Leterme, notamment dans la gestion des problèmes communautaires qui n’attendent qu’à surgir.
Le Messie n’est autre que le mage Wilfried Martens, 73 ans, dinosaure de la démocratie chrétienne, six ou sept fois Premier ministre du temps de … Baudouin Ier, et président inoxydable du PPE.
Quand je vois ce spectacle, je m’étrangle de honte.
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Le pantin (édito décapant de La Libre Belgique)