Vous le savez, la critique musicale aime classer les artistes et leurs albums dans des registres mais pour une fois on va vous épargner les formules toute faites car le propre de Ramona Falls (et de Menomena) est justement de faire de la musique inclassable. Qui dit inclassable ne dit pas forcément barré, psyché ou intello. “Intuit” est un album tout ce qu’il y a de plus abordable, à l’image du magnifique The Darkest Day sur lequel les chœurs féminins font merveille. Il est intéressant d’ailleurs de constater que les morceaux les plus accessibles, les moins « Menomenesques », se trouvent à la fin de l’album (The Darkest Day ; Bellyfulla ; Diamond Shovel).
Auparavant, de Melectric à Always Right, Brent Knopf nous propose peu ou prou la même recette qu’avec le trio de Portland, en plus mélodique et accessible que Menomena cependant. Le piano reste au centre des compositions (I Say Fever ; Melectric) mais les guitares ne sont pas en reste à l’image de Clover ; Going Once, Going Twice ou du superbe Russia avec ses cordes et sa ligne de basse groovy. Salt Sack et Always Right sont certainement les titres les plus perchés du lot, le premier avec ses cuivres psychés et le second avec son piano qui virevolte. La suite, vous la connaissez, une fin toute en douceur qui ponctue un superbe album que l’on a beaucoup de mal à délaisser après 2 ou 3 écoutes.
Loin d’être un pis-aller au troisième album de Menomena, “Intuit” est une franche réussite pour Brian Knopf qui, mine de rien, vient de placer la barre très haut pour la suite de sa carrière solo ou au sein du trio de Portland. On suivra tout ça avec encore plus d’attention.
Cette chronique a été écrite pour Indiepoprock. D’autres avis sur cet album chez La Quenelle Culturelle et Discordance.
Ramona Falls – I Say Fever [MP3]