Le sport national en France : ce n'est pas le Football, c'est la Repentance

Publié le 20 novembre 2009 par Darkplanneur @darkplanneur

La qualification "médiatiquement honteuse" de l'équipe de France pour la Coupe du Monde de Football, nous révèle une fois de plus que le sport national en France, ce n'est pas le football, c'est la repentance.

1986, Mexico, quart de finale de la Coupe du monde. Maradona propulse le ballon de la main dans les filets du portier anglais, c’est la mano de Dios. L’Argentine exulte.


2009, Stade de France, match de barrage pour le mondial 2010. Henry s’aide de la main pour effectuer une passe décisive à Gallas, c’est la main de l’idiot. La France a honte. 
 
 Les Irlandais sont déçus et se disent attristés par la manière. Les Français sont dépités, écœurés, s’accablent de tous les maux, se flagellent, se confondent en remords, s’appropriant l’erreur d’un homme qui n’est pourtant pas la leur. Ils vont en nombre à confesse faire part de leur sentiment de culpabilité sur les sites et blogs britanniques, espérant que les Irlandais, dans leur grande miséricorde, leur susurrent : « Nous vous pardonnons tous vos péchés, allez en paix en Afrique du Sud». 
 
« Le malaise est profond », « Nous sommes des tricheurs » ou encore « La France est un pays malsain », voilà ce qu’on entend ou lit dans les médias hexagonaux au lendemain d’une qualification jugée imméritée. Pas de doute, on aime, en France, le transfert des responsabilités, qui en l’occurrence était celles des arbitres, pour s’accuser de tout.
C’est la France toute entière qui a trichée et la victoire a un goût amer. Doit-on aller jusqu’à décréter la Saint Patrick fête nationale pour pouvoir à nouveau se regarder devant une glace ? 
 
 
Pourtant, deux mois plus tôt, lorsque Lloris est expulsé à la 10ème minute pour une faute inexistante qui permet aux Serbes d’ouvrir le score sur pénalty, ce qui coûtera très cher à l’équipe de France dans la course à la qualification, tout le monde s’accorde pour dire qu’il s’agit là d’un fait de match et que l’arbitre fait parti du jeu. En finale de la Coupe du monde 2006, l’Italie l’emporte en partie grâce à l’utilisation pourtant interdite de la vidéo par le quatrième arbitre qui verra le coup de tête de Zidane à Materazzi sur un écran de contrôle. Quelques années plus tôt, en 1982, la RFA élimine la France  en demi-finale de la Coupe du monde, largement aidée par l’agression d’une rare violence d’Harald Schumacher sur Battiston qui ne sera pas sanctionnée. La fédération française ne demandera pas de rejouer le match.
L’histoire du football est entachée de fautes d’arbitrage. Si on en est victime, on aime ça. Si on est coupable, on est abattu, désolé, so sorry. Parce qu’on aime se faire du mal, s’auto-dénigrer, parce qu’on est sans cesse prêt à accepter toute sorte de pénitence pour expier nos moindres fautes.
Le 6 mai 2007, soir du deuxième tour présidentielle, le futur président de la République Nicolas Sarkozy affirme : « Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi » et une spécialité française à l’arrière plan judéo-chrétien. Promesse non-tenue, on ne change pas les mentalités en si peu de temps.
La fédération française de football compte 2 278 691 licenciés, la fédération française de la repentance, près de 60 millions d’adeptes.


Rémi Gélin notre Consultant Philo