“Nous sommes sortis du boulangisme, nous sommes sortis du pétainisme, nous sommes sortis du bonapartisme, nous sortirons du sarkozysme“. V. Peillon a probablement raison. La France, un jour, en sortira. Reste à savoir comment ? Il n’est pas une semaine sans que l’homme dénué de surmoi, par ses frasques, ses inepties, ses lacunes ne rende fantasque l’idée même de politique. La France “d’après” aura traversé un (voire deux) quinquennat(s) de gribouilles idéologiques de réformes partielles et partiales. Où l’inepte côtoie le crasseux. N. Sarkozy est un suradapté du pouvoir et un inapte à l’action. Ceux qui l’accompagnent, coupables de mutisme.
Les chroniques du sarkozysme évoqueront l’inconséquence d’une société, endormie, enivrée, sidérée par le spectacle permanent qui s’offre à elle. Le même état de semi-coma qui étreint le spectateur après des heures pesantes de télévision. C’est 10 ans qu’il faudra endurer.
N. Sarkozy a poussé à son paroxysme les travers de la démocratie représentative. Il a mis en vitrine le gouvernement, mis au frigidaire les parlementaires, pendu à un croc de boucher ses faux amis du RPR, fait une OPA sur le complexe médiatico-politique du pays. Une stratégie de pouvoir, mais pas une stratégie d’action Politique. C’est-à-dire de volontarisme au service de son pays. C’est pourtant à ce titre qu’il s’est présenté.
Seul objectif pour cet individu et ses suivants, la (re)conquête par la légitimité des urnes. Sésame et seul prétexte dans les démocraties pour faire tout ce que l’on veut, sans rendre de comptes. Dans cette dégénérescence, les plus pathétiques sont ceux qui savent, qui voient, mais qui suivent. Tous les hommes de droite ne sont pas pourris. Beaucoup issus du Gaullisme ont une haute idée de ce qu’est la République, le peuple. La machine à gagner que N. Sarkozy a mis en branle fait taire toute idée de contestation voire même de dialogue contradictoire. La révélation du désastre démocratique qu’est ce régime est remise à plus tard. Dans la démocratie représentative sarkozienne, la victoire s’obtient au prix de l’immobilisme (le vrai), du silence et du sacrifice populaire.
Le sarkozysme s’écrasera, inéluctablement. Alors, reviendront au bercail républicain les moutons du bling-bling. L’amnésie médiatique, la puissance de la communication gomment les renoncements au gré du moment. Les dégâts seront-ils alors assez conséquents pour que l’on se souvienne d’eux, et de leur mortelle passivité.
Vogelsong – 20 novembre 2009 – Paris